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“Deux ans ne suffiront pas à la relance économique”
Pour Mohamed-Yazid Boumghar, chercheur au CREAD
Publié dans Liberté le 14 - 08 - 2005

Pour ce chercheur, la mission de ceux qui sont appelés à succéder aux élus révoqués par l'Etat est difficile compte tenu des effets de la crise qui a insidieusement secoué la région.
Le président de la République appellera, dans les prochains jours, les électeurs de la Kabylie à se rendre aux urnes, avant la fin de l'année en cours, pour désigner leurs représentants aux assemblées de wilaya et communales. Les nouveaux élus devront ainsi prendre en charge les affaires de la commune durant les deux années qui restent à compléter sur le mandat quinquennal entamé le 10 octobre 2002. De nombreuses voix s'interrogent, néanmoins, sur la capacité de ces élus à redresser, en un laps de temps si court, une situation socioéconomique difficile, compliquée insidieusement par la crise qui a secoué la région depuis les premiers émeutes de Béni Douala (Tizi Ouzou) et Amizour (Béjaïa) en avril 2001. Mohamed- Yazid Boumghar, chercheur au Cread (Centre de recherche en économie appliquée pour le développement) pense que “la meilleure manière de savoir si le délai de deux années est suffisant est de se remémorer les mandats antérieurs.
On pourrait même remonter vers les premières communales pluralistes au début des années 90”. Il souligne que la mission d'un élu comporte deux volets distincts : “La gestion des affairent courantes liées au fonctionnement régulier de la vie d'une commune, qui ne demande pas un délai long pour être menée et des tâches plus lourdes, dont l'accomplissement exige un temps nettement plus long que deux années pour escompter les premiers résultats. J'entends par là des actions qui intéressent la population, c'est-à-dire le logement et l'investissement productif.” Si les programmes de développement sectoriel sont arrêtés au niveau des ministères et exécutés par des responsables au niveau de la wilaya et de la daïra, les projets de développement communaux sont, en effet, proposés par les communes. À vrai dire, deux années devraient suffire à lancer quelques projets d'utilité publique, à condition que les élus s'y attellent avec conviction et montrent surtout une disposition à accompagner, comme le note M. Boumghar, “les investisseurs dans leur quête de terrain et de facilitations administratives (fisc, cadastre, agence foncière…)”. Notre interlocuteur doute, à juste titre d'ailleurs, de l'aptitude des gestionnaires des institutions locales à ne se préoccuper que des intérêts de leurs administrés. “Est-ce que l'élu aura une logique de fonctionnement fidèle à son parti ou une logique d'intérêt individuel étroit ?” s'est-il interrogé. “L'expérience de l'APN a démontré que dans un nombre de cas non négligeable, les députés, devant le niveau de salaire qui leur est offert, ont développé des logiques d'intérêt individuel poussé à l'extrême. Cet individualisme est encouragé par le fait que le député garde son siège à l'APN même si son parti l'exclut de ses rangs.” Mohamed-Yazid Boumghar touche ainsi du doigt un problème qui transcende les limites posées par le cas des prochaines élections partielles de la Kabylie (la suspicion pèse sur les élus, qu'ils soient nationaux ou locaux). Sauf que la perspective de n'occuper les sièges gagnés dans les assemblées locales que pour deux ans a de quoi aiguiser excessivement les appétits.
La nomination d'administrateurs durant une courte période de transition, comme ce fut le cas après l'interruption du processus électoral en janvier 1992, ne serait-elle pas une meilleure solution ? “La période du FIS dissous était assez spéciale. On ne peut pas la comparer à la situation actuelle prévalant en Kabylie”, affirme un ancien DEC d'Alger (délégué exécutif communal) qui a requis l'anonymat. “À l'époque, les autorités ont nommé des DEC pour donner du temps aux forces politiques démocratiques de se ressaisir et sortir la tête de l'eau. Si des élections ont été organisées rapidement après l'arrêt du processus électoral, le FIS les aurait remportées à nouveau.”
Il témoigne que la tâche des DEC, confrontés quotidiennement à la menace terroriste (plusieurs DEC ont été assassinés), était titanesque. “Le plus difficile consistait à rétablir des rapports normaux entre l'administration et le citoyen. Les élus du FIS fonctionnaient en dehors des lois de la République.” Il reconnaît que nombre de ses administrateurs ont profité de la situation pour se remplir les poches. Lui-même a remplacé, à mi-parcours, un DEC mis en prison pour malversation. Pour notre interlocuteur, la mission des futurs élus de la Kabylie sera nettement plus aisée. “Ils n'auront peut-être pas le temps de rattraper le retard des communes en matière de développement économique, mais ils participeront à restaurer un climat politique serein.” Un haut responsable politique d'un parti bien implanté dans la région abonde dans le même sens. “Au plan économique et social, il n'y aura rien à faire. Les futurs élus auront à peine le temps de déblayer le terrain.
Le seul intérêt pour les partis représentatifs est de réinvestir les institutions afin de préparer les élections législatives et locales de 2007 dans de bonnes conditions.” De son avis, une prise en charge efficiente des affaires des collectivités locales sera de rigueur durant le mandat qui démarrera en 2007. En définitive, d'aucuns s'accordent à dire que l'Etat a commis une grosse erreur en validant les résultats des élections locales du 10 octobre 2002 avec un taux de participation quasiment nul.
“Le Conseil constitutionnel aurait pu déclarer le scrutin en Kabylie nul, ne serait-ce qu'en invoquant les troubles à l'ordre public qui ont émaillé leur déroulement”, souligne-t-on.
Souhila H.


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