Les menaces du président américain Donald Trump de sanctionner l'Irak "ne sont pas d'une très grande aide", a regretté hier le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas, appelant les ministres européens à adopter une position commune. "Je ne pense pas qu'on puisse convaincre l'Irak avec des menaces, mais plutôt avec des arguments", a souligné M. Maas. En Irak, "nous nous sommes beaucoup engagés, non seulement en termes militaires, mais aussi dans l'aide à la stabilisation, afin de reconstruire ce pays, de créer des infrastructures", souligne-t-il. "Tout cela risque d'être perdu si la situation continue à évoluer de cette manière", redoute M. Maas, qui veut s'assurer que l'Irak ne devienne pas le "théâtre d'une guerre par procuration entre d'autres pays", les Etats-Unis et l'Iran. Par ailleurs, les élus démocrates au Congrès américain vont déposer cette semaine une résolution visant à limiter les pouvoirs militaires de Donald Trump, après l'élimination du général iranien Qassem Soleimani lors d'une frappe "provocatrice et disproportionnée" selon eux. "Cette semaine, la Chambre des représentants introduira une résolution sur les pouvoirs de guerre pour limiter les actions militaires du président contre l'Iran", a annoncé la cheffe des démocrates au Congrès, Nancy Pelosi dans un communiqué diffusé tard dimanche soir. Cette résolution "réaffirme les responsabilités anciennes du Congrès en matière de supervision en rendant obligatoire, en l'absence d'action parlementaire supplémentaire, la fin des hostilités militaires du gouvernement contre l'Iran d'ici 30 jours", explique Mme Pelosi dans ce message aux élus démocrates, majoritaires à la chambre basse.