Résumé : Kamélia n'arrête pas de pleurer. Elle est dans un état second. Son père a été enterré le lendemain au village, en présence de leur famille, des amis et même d'inconnus. Ils leur présentent leurs condoléances. Moh était quelqu'un de bien, apprécié de tous. Kamélia regrette d'avoir été une source de soucis. Il était son protecteur et le seul sur qui elle pouvait compter. En regardant par la fenêtre, elle aperçoit Idir. Malgré tout, il était venu. - Ils sont tous venus, dit Fathma, la rejoignant, passant un bras autour de ses épaules, afin de la serrer contre elle. Si ton père pouvait les voir… - C'était quelqu'un de merveilleux. Je réalise que plus rien ne sera comme avant. Le vide qu'il a laissé est si immense que j'ai l'impression que je suis perdue. - Je suis encore là. Je ne prétends pas pouvoir le remplacer, mais je serai comme ton ombre, promet Fathma. Toi et ton fils êtes tout ce qui me reste. D'ailleurs, en parlant d'Adem, tu ferais bien d'aller le voir. Il a besoin de toi. De sentir ta chaleur. Kami, ma fille, va te reposer dans la chambre et garde-le près de toi. - Non, je vais attendre ici, dit la jeune femme. Idir est venu. Peut-être qu'il voudra nous voir. - Il est ici ?, s'écrie Fathma. Mais il est inconscient, ma parole ! Et s'il tombait sur Tewfik ? Je crois que je devrais demander qu'on le protège. Idir prend des risques inutiles. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi il est venu. C'est étrange que son père ait accepté de l'amener ici ! - Ce sont des gens bien, dit Kamélia. Ils n'ont jamais eu de problèmes avec papa. C'est normal qu'ils aient assisté à l'enterrement. Je vais attendre qu'ils demandent après nous. - S'ils le font, je t'appellerai, promet Fathma. Va te reposer. Mais elle refuse de monter dans sa chambre. Elle reste en bas. D'ailleurs, elles reçoivent encore de la visite. Idir ne tarde pas à se manifester. Il appelle et s'excuse. - Je serais bien rentré, mais il y a trop de monde. Je reviendrai, promet-il. - Comme tu veux, murmure-t-elle. - Je suis désolé pour ton père, dit-il. C'était un brave homme. Je suis heureux de l'avoir connu. Qu'Allah l'accueille en Son vaste paradis. - Inchallah. - Embrasse Adem. J'aurais aimé qu'il grandisse auprès de ton père, poursuit-il. Il en aurait fait quelqu'un de bien. - Oui. - Kami ? - Oui… - Je tenais à te dire… que tu peux compter sur moi. Je ne vous abandonnerai pas. Je reviendrai un jour, promet-il. Prends soin de toi. Qu'Allah vous protège. Kamélia raccroche sans répondre. Ces dernières paroles sonnent comme des adieux à son oreille. Le chagrin l'étouffe. Elle aurait voulu qu'il reste maintenant. Peut-être que ce sentiment de solitude et d'insécurité va lui passer. Ils ont besoin de lui et il les abandonne. Cette fois, elle monte dans sa chambre, où Rosa garde son bébé. Elle ne l'a pas vue depuis leur arrivée. Rosa aussi pleure. Elle l'accueille dans ses bras. Mais la douleur au fond d'elle est insupportable. Il lui semble qu'elle pourrait en mourir. Rien ni personne ne pourra la consoler. Il lui semble qu'elle ne se remettra jamais de la perte de son père.
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