La diaspora algérienne au Canada est déterminée : des hommes et des femmes, des jeunes et moins jeunes, mais aussi des enfants avec leurs parents, ils étaient des centaines, à manifester dans la ferveur et la bonne humeur dimanche à Montréal à l'occasion de l'acte 50 de la révolution du hirak. L'approche du premier anniversaire de la révolution du sourire semble avoir redonné un regain de vigueur à la mobilisation de la diaspora. La place du Canada, théâtre habituel de la mobilisation, a épousé les couleurs algériennes avec l'emblème national et l'étendard amazigh, fortement déployés à l'occasion. Les pancartes brandies par les manifestants résument agréablement les revendications du peuple algérien. Des revendications absolument démocratiques que le pouvoir, dépourvu de légitimité, semble incapable d'écouter, encore moins d'épouser. "Système dégage", "Transition démocratique", "Non au recyclage des mercenaires politico-affairistes", "Souveraineté populaire", pouvait-on ainsi lire sur certaines d'entre elles. Les portraits des détenus trônaient comme des héros portés aux nues par les manifestants. "Libérez les détenus d'opinion", proclame, à cet, effet une pancarte. D'autres slogans scandés par la foule sont amplifiés par la sonorisation de circonstance. Les manifestants ont également refusé la perspective de l'exploitation du gaz de schiste. Pour eux, la fracturation hydraulique est "un projet diabolique". Une pancarte est formelle : "Gaz de schiste, un désastre Total", allusion à la pétrolière française. Agora citoyenne par excellence, le speaker corner qui se tient en marge de la manifestation agrège des débats d'idée qui ont depuis longtemps déserté les travers du pouvoir et les couloirs du Parlement, également sans légitimité. Des débats qui esquissent les perspectives au mouvement citoyen dont la force reste le nombre, comme l'indique une pancarte : "Notre révolution civique est dans notre supériorité numérique." C'est dans ce sillage que des intervenants ont appelé à un surcroît de mobilisation à l'occasion des prochaines actions de rue, dont deux marches populaires le 22 février et le 29 mars à Montréal. La première est pour souligner le premier anniversaire du hirak et la seconde concernera les diasporas des peuples du Sud, dont les sociétés sont touchées par des manifestations citoyennes : le Chili, le Liban, l'Irak, Hongkong, la Tunisie, l'Egypte, le Maroc, l'Iran, en plus de l'Algérie. À la fin du rassemblement, les manifestants ont partagé dans la convivialité un gâteau d'anniversaire du hirak pour l'acte 50 de la révolution populaire. Selon la sagesse populaire, le sucre stimule le courage. Pour poursuivre la révolution…
