Trois à un, c'est assurément un score lourd pour le champion d'Algérie en titre, l'USM Alger, devant de surcroît le nouveau promu le CA Batna. Mais au vu de la physionomie, il faut dire que les Batnéens ont bien mérité leur succès. Sans pour autant refléter une domination outrageuse, comme pourrait laisser supposer le score large, les gars de l'Irakien Ameur Djamil ont livré une bataille face à une formation constellée d'étoiles mais manquant terriblement de cohésion et de rythme. Les Chaouia ont joué juste et simple, à une touche de balle sans trop de fioriture, surveillant le jeu adverse et procédant à des accélérations rapides, bien orchestrées par le maître à jouer et capitaine Benhacen mais aussi le feu follet Nahnah, un jeune au coup de rein déroutant. Conscient de la qualité technique individuelle chez son vis-à-vis, Ameur Djamil a procédé à un marquage strict sur des éléments de l'USMA tel que Dziri, Achiou et Belkaïd, ce qui a permis à son équipe de réduire les espaces et de récupérer des balles précieuses. Les camarades de Ghenai ont su exploiter la largeur du terrain et créer des brèches. Ce plan d'attaque leur a permis, devant un public nombreux, d'ouvrir le score dès la 15e. En effet, profitant d'un mauvais renvoi de la charnière centrale usmiste, l'attaquant virevoltant Ghenai fusille des 18 mètres le gardien Belnmellat d'un pied gauche foudroyant. Dans les tribunes, c'est le délire ! Piqués au vif, les Algérois allaient reprendre du poil de la bête sur le plan du jeu mais sans efficacité. Ils ont réussiront de belles combinaisons au milieu mais dans la surface adverse ils se retrouveront souvent en infériorité numérique du fait de l'utilisation d'un seul attaquant en pointe, en l'occurrence Eneramo, qui a joué bien que blessé. Chargé d'épauler le Nigérian, le capitaine Dziri était dépourvu de cette pointe de vitesse capable de faire la différence, ce qui n'est pas du reste son tort car il est bien connu que Dziri est beaucoup plus un faiseur de jeu qu'un finisseur. Bref, avec une telle inertie chez l'USMA, le CAB, qui fut inquiété une seule fois sur un bon tir de Achiou, tenait largement son but d'avance. Bien mieux, les Batnéens auraient pu aggraver la marque dans la demi-heure de jeu, n'était ce Meftah qui sauvera sur la ligne. En seconde période, scénario identique. L'USMA tente de construire, et le CAB guette les contres. Sur justement l'un de ces contres meurtriers, ce diable de Nahnah allait de nouveau faire plier l'USMA même si, sur ce coup, il a eu beaucoup de réussite puisque son tir allait heurter le pied d'un défenseur usmiste avant de mourir dans les filets de Belmellat (62e). C'en était fini des illusions usmistes de revenir au score. Deux penalties seront sifflés en fin de partie, l'un à l'USMA (79e) bien tiré par Haddou, et l'autre, pour le CAB (84e) concrétisé par Bekha. Ameur Djamil : “Gardons les pieds sur terre” A la fin du match, la joie était lisible sur le visage du coach Ameur Djamil qui a félicité ses joueurs d'avoir bien appliqué les consignes. Il a estimé qu'il est important de démarrer la compétition par un succès surtout contre une grosse cylindrée. Cependant, pour l'entraîneur irakien : “Mes joueurs doivent garder les pieds sur terre pour continuer à travailler dur et sereinement. Le plus important est de rester sur la même cadence.” Déception chez les Usmistes Du côté des vestiaires de l'USMA, la déception était grande d'autant plus qu'une telle déroute n'était pas prévisible. Cependant, la majorité des joueurs ont parlé d'un match qu'il fallait oublier au plus vite afin de redémarrer sur de bonnes bases, à commencer par la prochaine réception du CSC. Ghazi, qui était sur le banc des remplaçants, n'a pas caché sa colère en fin de match estimant avoir été lésé. Aksouh a 15 jours pour remettre de l'ordre dans la maison où les moyens pour un retour en force ne manquent certainement pas. S. B.