Résumé : Aucun argument ne découragera Toufik de concrétiser son projet. Il tiendra bon, et sa mère finira par céder. Ils se rendront,sa sœur et lui, à Tam. Le jeune homme remarque cependant que sa mère pleurait. Elle réussira à sourire à travers ses larmes : - La vie est parfois tellement injuste. - Farida ! C'était la vieille grand-mère qui venait de s'exclamer. Outrée et prête à bondir, elle tente de s'appuyer sur sa canne pour se lever. En vain. Essoufflée, elle se rassoit et lance d'une voix où brillait une colère mal contenue. - Tu les as trop gâtés, ces deux crétins, et maintenant ils viennent te faire la leçon. Hum ! Cela ne m'étonne d'ailleurs pas. Tu oublies qui était leur... - Maman ! Farida porte une main à sa bouche pour réprimer son cri. Mais c'était trop tard. Le silence plane un moment sur l'assistance, avant que la femme ne put reprendre son souffle pour répliquer : - Maman, je suis désolée. Mes enfants ont déjà assez souffert de leur situation. - C'est bien ta faute, ma fille. Tu es la première à incriminer. Farida passe une main dans ses cheveux : - Maman, il n'est point nécessaire de revenir sur le passé et ces erreurs de jeunesse qui m'ont torturée le long de ces années. - Bien fait pour toi. Maintenant que tes enfants sont en âge de comprendre, tu feras mieux de leur raconter la vérité. Toufik lance un coup d'œil à Linda, qui demande : - Quelle vérité ? En fait, nous aimerions connaître tout ce qui pourrait se rapporter à nos origines. - Bof ! lance la vieille femme d'un air dédaigneux. Quelles origines ! Les nomades n'ont pas d'origines. Farida l'interrompt : - Maman, arrête de fabuler, et bois ton café tant qu'il est encore chaud. Toufik s'insurge : - Elle voulait dire que notre père était un nomade ? - Non, cela n'a rien à voir avec votre père, mon fils. Elle tente encore de sourire : - Partez à Tam et passez de bonnes vacances, mes enfants. - On aurait aimé que tu nous accompagnes, maman, lance Linda d'une petite voix. - Non, pas cette fois-ci. Et puis, ce voyage d'études est programmé par l'université. C'est bien ça, n'est-ce pas ? - C'est ça. Cependant, tu pourras prendre l'avion et nous rejoindre… - Non. Je... Je ne suis pas très attirée par le Sud. En particulier par Tam. Je… Je regrette, mais cette ville évoque pour moi un passé douloureux.
(À SUIVRE) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.
