Résumé : Warda et Toufik sont subjugués par la palmeraie. Un gardien leur apprendra que la demeure est close et que seule Halima, la bonne, pourra les renseigner. Le jeune homme ne tenait plus sur ses jambes et se laisse tomber sur le sable. Warda eut pitié de lui et s'agenouille à ses côtés. - Le climat sec du Sud a ses avantages et ses inconvénients. Nous allons retourner en ville et faire une petite halte dans un café. Tu prendras le temps de manger quelque chose et de te reposer. - J'ai surtout très soif. - Tu m'as tellement bousculée ce matin que j'ai oublié de prendre une gargoulette d'eau. Il ébauche un sourire. - Je pense que nous sommes tout de même tombés sur une bonne piste. - Oui. C'est une chance pour nous d'avoir rencontré ce vieux gardien. Il se lève et se met à épousseter son pantalon. - Allons-y. Retournons en ville. Il a dit que nous pourrions facilement trouver cette femme. - Allons d'abord nous restaurer. - OK. Je te suis, mais il va bientôt faire nuit. Crois-tu que ce sera commode de nous présenter chez les gens à une heure aussi tardive ? Elle sourit. - Les gens du Sud sont tellement généreux qu'ils reçoivent tout le monde à n'importe quel moment de la journée. Ils proposent même le gîte et le couvert à ceux qui se trouvent loin de chez eux et n'ont pas où aller. - C'est une facette des plus louables coutumes de notre vaste pays. - Tu peux le dire, et nous sommes chanceux d'en faire partie. Ils se remettent à marcher et atteignent enfin l'entrée de la ville. Warda se dirige vers une auberge et s'installe à la terrasse. Toufik la suit et s'attable près d'elle. Ils commandent des sandwichs, du thé et une grande bouteille d'eau fraîche. Une fois rassasiés, ils se dirigent vers le quartier populaire indiqué par le vieil homme. Warda prend son ami par le bras et l'oriente vers un amas de maisons alignées l'une derrière l'autre. Ils rencontrèrent quelques jeunes qui jouaient aux cartes et leur demandèrent de les guider vers la maison de Halima. L'un d'eux se lève et les prie de les suivre. Warda chuchote. - Je suis curieuse de découvrir ce qui se cache derrière les grands murs de la bâtisse de tes ancêtres. - À qui tu le dis, Warda, renchérit Toufik sur le même ton. Leur jeune guide s'arrête devant une maison. - C'est ici. Je vois de la lumière. Yemma Halima est rentrée tôt ce soir. Ils le remercièrent et s'approchèrent de l'entrée. Ils trouvèrent la vieille dame en train de piler des herbes dans un mortier en bois. Chétive et très brune de peau, elle souriait de sa bouche édentée à tout bout de champ. Des touffes de cheveux blancs étaient visibles sous son foulard, et de gros anneaux en argent ornaient ses oreilles. - Entrez, entrez, mes enfants, soyez les bienvenus, leur dit-elle, sans poser trop de questions. D'ailleurs, on aurait juré qu'elle les attendait.
(À SUIVRE) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.
