Résumé : Après un long détour à travers la ville et ses ruelles, Toufik découvre, fasciné, la demeure ancestrale. Un vrai palais. Warda le questionne sur l'union tumultueuse de ses parents. Lui, pense qu'ils étaient adultes et responsables de leurs actes. Elle acquiesce : - Certes, mais ils étaient amoureux, et avaient fait fi de tout entendement. Moi, je pense que c'est la famille de ta mère qui a dû mal accepter cette union. - Exact, mais ma mère ne parle jamais de son passé. Elle nous a élevés ma sœur et moi, en nous donnant une bonne éducation. Et nous avons fait de bonnes études. - Elle n'a jamais pensé à refaire sa vie ? Il secoue sa tête : - Non, aussi belle qu'elle est, ce n'est pourtant pas les prétendants qui ont manqué. Il soupire et reprend : - La rupture a sûrement été dure pour mes parents, mais ce que je n'arrive pas à comprendre, pourquoi mon père ne s'est plus jamais manifesté ? Pas un signe de lui, pas un courrier. C'est à croire qu'il nous a abandonnés de son propre gré. - Peut-être aussi qu'il y était contraint. Qu'en sais-tu ? - Quelle que soit la raison, un bon père n'abandonne jamais ses enfants. Warda reprend sa marche et avance vers la bâtisse. La beauté et la fraîcheur de l'endroit feront oublier aux jeunes gens leur fatigue. Ils s'approchèrent de l'entrée de la grande demeure et regardèrent dans tous les sens. Le lieu leur sembla désert. Y aura-t-il quelqu'un pour les renseigner ? Soudain, ils aperçurent un vieil homme qui s'avançait vers eux. Il sortait vraisemblablement de la palmeraie qui entourait la maison. Intrigué par leur présence, il s'approche d'eux et leur demande la raison de leur venue. Warda lui apprend qu'il cherchait à rencontrer un des fils de la famille M. Y avait-il quelqu'un dans la maison ? L'homme les fixe de ses petits yeux, puis leur dit : - Je ne suis qu'un simple gardien dans cette palmeraie. Les gens sont parfois trop curieux et veulent connaître certaines choses sur la famille M. Ils demandent souvent si la maison est habitée. Toufik se racle la gorge : - À vrai dire Elhadj, nous sommes en expédition. Nous avons admiré l'architecture de la région, et cette maison en est un très beau modèle. - Je n'en disconviens pas, jeune homme. Mais s'il y a une personne qui pourra vous renseigner, c'est bien la vieille Halima. Elle connaît la famille M. depuis toujours. C'est elle qui vient de temps à autre redonner vie à ces lieux. Elle ouvre les grandes fenêtres, aère la maison et se charge de la cuisine et du ménage lorsque quelqu'un y séjourne, ce qui n'est pas souvent le cas. - Où réside donc cette bonne femme ? demande Toufik à brûle-pourpoint. - Pas très loin d'ici, reprenez la route de la ville…À l'entrée, prenez la route qui mène au quartier populaire. Demandez après Halima, tout le monde connaît cette vieille matrone. Les deux jeunes gens remercièrent le vieil homme, et s'empressèrent de quitter les lieux. Le soleil commençait à décliner. Toufik avait très soif et très faim, et tenait à peine sur ses jambes. La chaleur suffocante de la journée avait fini par avoir raison de ses forces. Warda se moque de lui : - On dirait que tu n'arriveras pas à retraverser la ville, mon ami. Il se laisse tomber sur le sable et lance d'une petite voix : - Accorde-moi quelques minutes de répit Warda, tu sais bien que je ne suis pas encore habitué au climat du Sud…
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