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Le vécu d'une femme à l'écriture miraculeuse
"Le réveil de la mère" de Meriem Belkelthoum
Publié dans Liberté le 09 - 04 - 2020

L'autrice est une enseignante-chercheure qui ose dans son ouvrage le thème identitaire : "Ma langue et la leur." Autant de référents anthropologiques qui balisent l'histoire de nos mouvements culturels et l'étape cruciale du joug colonial.
"Si je savais écrire, je ferais un livre comme on fait un enfant", s'est dit Fatma ! C'est le vœu au réveil d'un matin bonheur où l'envie d'écrire s'est suppléée à la dégustation d'un café. D'où le choix cornélien d'opter soit pour la plume ou pour le rituel du "harraq" au lever du jour et où l'ivresse de l'aube gît au fond de la tasse de café. "La torréfaction est plus un art qu'une science."
Un art, du fait qu'à l'instar de la baguette du chef d'orchestre le levier du grilloir donne également le tempo au ballet des grains qui frétillent sur l'incandescence du braséro. Mais pour l'une comme pour l'autre, la plume et l'inspiration de Fatma se trempent en chœur dans le noir de l'encre ou du café. Miracle ! Et à l'aurore, il y eut Le Réveil de la mère (éd. Aframed) à l'automne de la vie de Fatma.
"On peut y naître à six ans, comme à cinquante." Est-ce intime à la vie de la romancière Meriem Belkelthoum ? Ça en a tout l'air, étant donné que l'oracle "Si je savais écrire" s'est exaucé par la grâce d'une "ziara" (visite) de Fatma à la zaouïa (demeure sépulcrale) du saint Sidi M'hammed Ben Ouda, né M'hamed Ben Yahia Sidi M'hamed Benaouda (XVIe siècle), sise sur les rives de l'oued Mina (Relizane).
Non qu'il s'agit de trouble dissociatif de l'identité, mais plutôt d'un dédoublement de la personnalité comme celui de L'Etrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde (1886) de Robert Louis Stevenson (1850-1894). Et depuis, le bon côté de Fatma s'est doté d'une âme lettrée, ensevelissant à jamais son mauvais côté de femme analphabète ! D'ailleurs, il n'y a pas que le goût du café qui s'est altéré ce matin, puisqu'à ce signe du ciel s'est ajouté ce branle-bas de joie qui relégua au second rang l'amour qu'elle avait pour son minet, sa "fekrouna" (dame-tortue) et sa volière de canaris.
Envolé que tout ça, puisqu'elle n'est plus l'empreinte à l'encre humide qu'elle s'exerce à calquer sur son chèque, mais bel et bien une signature, à l'image d'une chrysalide qu'elle s'applique à esquisser au stylo. "Elle n'est plus l'estampille binaire décodable qu'en laboratoire."
D'où sa première victoire sur la bureaucratie et les siens. Belle revanche sur les bureaucrates qui perdront de leur pouvoir le jour où les personnes âgées (synonyme d'illettrisme) "se mettaient à signer ou à vouloir écrire". Du reste, Fatma l'écrivaine se recueille dans le rétroviseur où elle s'apitoie sur Fatma qui était ignare et captive dans l'intérieur de son logis soi-disant douillet avec, pour gardes-chiourmes, sa progéniture et son mari.
Ecrit de l'élocution narrative, le récit de Fatma, la fille du saint Sidi Amar de Ténès (Chlef), est extrait sans doute d'un journal intime d'une femme qui est adepte d'un féminisme modéré mais réfractaire à toute forme de féodalité. Seulement, la notion d'une femme libre "ana horra" s'associe chez nous à de la légèreté féminine.
Autre délice, l'attrait de l'autrice pour le triangle de J'diouia (Chlef), Perregaux, l'actuelle Mohammadia, qu'il est loisible au lecteur de découvrir. Ecrit sous son nom de plume qui est Meriem Belkelthoum, l'autrice est une enseignante-chercheure qui ose dans son ouvrage le thème identitaire : "Ma langue et la leur, le mariage ainsi que les liens fille et mère." Autant de référents anthropologiques qui balisent l'histoire de nos mouvements culturels et l'étape cruciale du joug colonial.

LOUHAL Nourreddine
w Le Réveil de la mère,
un roman de Meriem Belkelthoum, éd. Aframed, 2019, 200 pages,
prix 500 DA.


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