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Autopsie d'une révolution inédite
Nordine Grim décrypte dans son ouvrage une année de soulèvement du 22 février 2019
Publié dans Liberté le 14 - 04 - 2020

Dans cet ouvrage paru aux éditions Casbah, l'auteur aborde le ras-le-bol profond d'une société civile spoliée qui prendra l'Histoire à bras-le-corps pour la réécrire au moyen de marches pacifiques, soutenues par le journalisme citoyen, les lanceurs d'alerte et les réseaux sociaux.
Paru pour le premier anniversaire de la "Révolution du sourire", le livre de Nordine Grim L'An I du Hirak - Autopsie d'une révolution inédite retrace les grands événements qui ont marqué l'histoire de l'Algérie, des premiers soulèvements de la population algérienne contre un 5e mandat du président déchu Abdelaziz Bouteflika en février 2019, à l'élection du nouveau président algérien Abdelmajdid Tebboune le 12 décembre 2019.
À travers un résumé chronologique, l'auteur de plusieurs ouvrages de référence sur l'économie algérienne aborde le ras-le-bol profond d'une société civile spoliée qui prendra l'Histoire à bras le corps pour la réécrire au moyen de marches pacifiques, soutenues par le journalisme citoyen, les lanceurs d'alerte et les réseaux sociaux. Le 22 février, ce sont des milliers de personnes qui sont sorties dans les rues, bravant la peur d'une répression féroce, le souvenir des années 1980, 1988 et 2001 encore gravé dans les mémoires.
Les marches sont devenues des "rendez-vous hebdomadaires : le vendredi pour tous et le mardi pour les étudiants, qui sont entrés en jeu une semaine après les premières grandes manifestations du vendredi 22 février 2019", destinées à dénoncer le même système qui s'accroche au pouvoir depuis l'Indépendance. Dans son livre considéré comme "un témoignage (…) pris sur le vif d'un hiraki" par le préfacier Taïeb Hafsi, Nordine Grim raconte les corruptions au pouvoir, la fin de Bouteflika et la chute des oligarques.
Il n'oublie pas bien sûr de louer le courage et la volonté de la jeunesse et des femmes algériennes, ni le soutien des diasporas dispersées un peu partout dans le monde, qui ont contribué à faire du mouvement "une révolution du sourire" pacifique à travers les slogans, mais aussi les chants politiques contestataires ramenés des stades ou de jeunes chanteurs algériens. Economiste et militant convaincu, il n'hésite pas à critiquer la politique économique suicidaire des "bouteflikistes" qui ont tenté de rejeter la faute d'une récession économique sur le Hirak.
Nordine Grim dénonce également les efforts de ce "système" opaque dans la contre-révolution : casseurs, mouches électroniques, interdiction du drapeau berbère, arrestations arbitraires... n'avaient pour but que de diviser les marcheurs. Qu'à cela ne tienne, la plupart de ces pièges ont été déjoués par la société civile lors de sa quête de liberté, que Taïeb Hafsi définit comme "n'étant pas un bien qui peut être transigé. C'est un équilibre entre dirigeants et dirigés, sur lequel nos savants, nos militants, nos politiciens, nos journalistes, nos professionnels, nos travailleurs, nos chefs d'entreprise, nos enfants doivent se pencher constamment.
C'est un bien qui ne peut être défini de manière définitive. Il se définit et se conquiert chaque jour, à chaque instant. La liberté, c'est aussi l'apprentissage de faire ensemble des choses constructives, de regarder dans le même sens, de réaliser ce que l'expérience du Hirak pacifique est en train de nous apprendre".
Si le titre du livre Autopsie d'une révolution inédite laissait entrevoir un sombre présage — l'autopsie étant réservée aux morts —, Nordine Grim termine son dernier chapitre sur une note d'espoir et de volonté. En effet, "l'avis est toutefois unanime sur la nécessité de poursuivre le mouvement de contestation jusqu'au départ de ceux, aujourd'hui bien identifiés, qui entravent la volonté bien tranchée du peuple algérien". Il ajoute également que "tous nos interlocuteurs sans exception insistent pour que cette révolution demeure pacifique, car (…) c'est ce pacifisme qui a su épargner des vies humaines et les biens de la communauté". Il faudra attendre la parution du deuxième livre prévu par l'auteur pour suivre les événements à travers son regard, ainsi que la continuation des marches, qui sont actuellement suspendues à cause de la propagation du Covid-19. Pour patienter, une vingtaine de photos en couleur des marches agrémentent le livre et pourront rappeler certains souvenirs à celles et à ceux qui sont sortis durant les marches.
Laurine BAZEMONT
* L'An I du Hirak - Autopsie d'une révolution inédite. Nordine Grim. Editions Casbah, Alger, 2020.
Prix : 800 DA.


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