Des jeunes de la cité 312-Logements (18-Février), et dans un inédit sursaut citoyen, ont radicalement transformé le visage de cet important groupement d'habitations de la banlieue sud de la ville d'El-Milia. Par de simples moyens et une volonté de fer, rendue davantage inébranlable par le refus de l'APC de leur prêter aide et assistance dans leur initiative, ils ont ébahi plus d'un par une action qui fait déjà des émules. Plongée dans un amas de ronces rampantes et d'herbes abondantes, où pullulent moustiques, rats et reptiles de toutes espèces, dans un milieu d'une incroyable insalubrité, cette cité n'est plus ce qu'elle était. Son environnement insalubre et pollué par des eaux usées et des dépôts d'ordures, dégageant des odeurs répugnantes, n'est plus qu'un vague souvenir. Profitant des longues journées d'un Ramadhan sous confinement, un groupe de jeunes, accompagnés par des personnes plus âgées, des artisans, des peintres, mais aussi des artistes, a rendu à la cité sa splendeur perdue. "Nous étions trois personnes et nous avons démarré avec une simple brouette", résume l'un des bénévoles de cette action. Rencontré sur les lieux avec un autre groupe de jeunes en train de parachever un travail qui tire déjà à sa fin, notre interlocuteur ne s'est pas empêché de tirer à boulets rouges sur l'APC. "Il y avait juste deux élus qui ont voulu nous aider, mais finalement par de simples propos", balance-t-il. "Cette APC, elle ne sert à rien. Ce sont trois entrepreneurs qui nous ont fourni du matériel, de la brique, de la peinture, du ciment et du sable", poursuit-il. À part ce soutien, tout le reste du travail accompli et des dépenses consenties est l'œuvre de ces jeunes qui ont donné l'exemple par leur élan citoyen. Par cette action, ces jeunes rappellent qu'ils peuvent faire mieux que les projets de bricolage, bâclés par les malfaçons, épisodiquement lancés dans cette ville, ruinée par tant de gabegie. Ces bénévoles n'ont rien laissé au hasard. Ils ont entrepris des réparations dans les canalisations des eaux usées, tout comme ils ont reconstruit des murs et peint des façades. Et ont tout nettoyé en enlevant les herbes sauvages, les plantes épineuses et la ronce qui envahissaient les lieux. Bref, leur action a redonné de l'éclat à cette cité. Des artistes ont pris le relais pour peindre des fresques murales, donnant plus d'éclat à l'œuvre entreprise. À la fin des travaux, qui ont duré pratiquement une bonne partie du mois de Ramadhan, une réception a été organisée sur les lieux pour surtout encourager à préserver le travail accompli. "Nous allons maintenant veiller à ce que tout reste propre, et pour toujours. C'est notre pari et notre promesse, sinon notre action ne servira qu'à perpétuer les mauvais réflexes", s'accorde-t-on à dire dans cette cité, devenue l'exemple à suivre dans cette ville, tombée pourtant dans une extrême décadence. Amor Z.