La Commission médicale nationale a délivré, en 2019, 246 accords pour transferts de soins à l'étranger. Ces accords concernent des pathologies sans solution thérapeutique en Algérie et qui présentent un risque vital pour les souffrants. Les maladies encore éligibles aux soins à l'étranger sont la greffe de foie pour enfant, la cardiopathie congénitale, la scoliose congénitale pour enfant, l'ophtalmologie (cancer de la rétine, rétinoblastome) et la chirurgie cardiovasculaire. C'est ce qui ressort de la réunion bilan organisée hier par la Commission médicale nationale à l'INSP, présidée par le ministre de la Santé. Le président de la Commission, le Pr Rachid Bougherbel a précisé que le taux de transfert pour soins à l'étranger a sensiblement chuté ces dernières années. L'ensemble des patients transférés l'année dernière a coûté moins de 1% de l'ensemble des dépenses de la Cnas dans le cadre des conventions signées avec des hôpitaux européens. Il a rappelé que les programmes de soins à l'étranger ont baissé de plus de 95%. "En 25 ans, l'Algérie est passée de 11 700 malades transférés à l'étranger en 1995 à 234 en 2019". Ces chiffres montrent que les patients sont désormais traités en Algérie. Au passage, il a rappelé qu'il y a des patients partis se soigner en France avant l'apparition de la pandémie de Covid-19 et sont aujourd'hui coincés. "Il est des malades qui ont pu finir les traitements et ont été évacués dans des maisons de malades à Paris. Un autre groupe de malades n'a pas pu commencer les traitements en raison de Covid-19, et est sorti de l'hôpital pour cause de coronavirus", a expliqué le Pr Bougherbel. Dans son intervention, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid a de son côté rappelé l'importance de ce genre de rencontre d'évaluation pour contribuer à la réduction du nombre de transferts de malades à l'étranger. "La rencontre d'aujourd'hui permettra d'étudier les moyens et les compétences pour parvenir à traiter tous ces malades dans les hôpitaux nationaux. Il y a tout un programme qui a été mis en place pour réduire les transferts à l'étranger. On est encore capable de relever le défi", affirmera le Pr Benbouzid, qui enchaînera en haussant le ton : "Il n'est pas acceptable de rester tout le temps demandeur de soins à l'étranger. On doit retrouver notre souveraineté médicale. Nous parviendrons à court terme à réduire encore les soins à l'étranger. On doit mettre une nouvelle feuille de route." Hanafi H.