Dans une déclaration à Liberté, le directeur général et porte-parole du CR Belouizdad, Toufik Korichi, a fait savoir que la reprise des compétitions, après le prolongement du confinement par les autorités sanitaires, devient de plus en plus compliquée. "Je pense qu'avec le prolongement du confinement, ce sera très compliqué de reprendre les compétitions de football. Déjà avec trois mois d'arrêt des activités, c'était difficile, mais maintenant il devient, à mon avis, presque impossible de terminer l'actuelle saison compte tenu de plusieurs paramètres", affirme Korichi. Et d'ajouter : "Si le gouvernement a décidé de ne pas ouvrir certains commerces et quelques endroits comme les mosquées, si les rassemblements sont toujours interdits par crainte de contamination, si on reprend les activités sportives, libérerons-nous les joueurs ? Car, dans ce cas de figure, lorsqu'ils rejoindront le lieu de l'entraînement, il y aura un risque réel de propagation du coronavirus. Si on rassemble les joueurs pendant la période des entraînements – qui sera au minimum d'une durée de deux mois – et ensuite lors de la compétition dans un seul hébergement, cela pourrait avoir un impact néfaste sur le moral des joueurs sans oublier le risque sanitaire. Déjà le fait que nos joueurs se sont arrêtés de s'entraîner pendant trois mois a porté atteinte à leur moral, et avec le prolongement du confinement, ça se compliquera davantage. C'est de mal en pis", indique le responsable belouizdadi. L'ex-DTN à la Fédération algérienne de football (FAF) s'est interrogé sur le fait que "si on décide d'appliquer le protocole sanitaire qui est exigé par les instances de football, pourra-t-on dans ce cas l'appliquer à la lettre, si bien sûr on prend en considération la situation financière des équipes algériennes ? C'est vrai que deux ou trois clubs ont les moyens, mais les autres comment vont-ils faire ? C'est un réel problème. De plus, pour appliquer à la lettre un protocole sanitaire, il faudra avoir un médecin en permanence pendant toute la période de préparation. Or la plupart des médecins des clubs sont des prestataires. Et quand ces médecins quittent leur lieu de travail, autrement dit les hôpitaux, il y a un réel risque de contamination. En cela, je rejoins le président de la République, qui affirmait récemment : ‘On peut perdre de l'argent, mais l'argent on peut le récupérer, si on perd des vies humaines, on ne peut, en aucun cas, les récupérer'", a-t-il expliqué. Korichi a évoqué également le sujet ayant trait à la santé des joueurs qui sont en arrêt d'activité depuis la mi-mars. "Avant de parler de la condition physique des joueurs il faut évoquer d'abord les conditions psychologiques, car nos joueurs étaient certes loin de la compétition, mais dans quelles conditions ? Ils étaient confinés, déjà en raison de la Covid-19, les joueurs sont atteints psychologiquement et ils viendront avec le risque d'être contaminés à l'entraînement. Il ne faut pas nous comparer aux clubs européens, car il n'y a pas photo en matière de moyens. Il y a aussi le risque de blessure articulaire et musculaire, mais le plus inquiétant ce sont les problèmes cardiaques engendrés par l'arrêt de la compétition. Les joueurs en Europe sont bien formés sur tous les domaines, contrairement aux nôtres", conclut Korichi. Sofiane Mehenni