Le navire humanitaire Ocean Viking a repris la mer hier, après trois mois d'arrêt liés à la crise sanitaire du nouveau coronavirus, pour porter secours aux migrants naufragés en Méditerranée. Le bateau-ambulance affrété par l'ONG SOS Méditerranée a mis en place un strict protocole pour éviter la propagation du coronavirus à bord, selon des médias. "Il y a une augmentation drastique des départs" et "notre rôle c'est de sauver des vies en Méditerranée centrale, où il y a un vide entre la Libye et les pays européens" qui n'y assument pas leur mission de secours, indique à bord Nicholas Romaniuk qui coordonne les opérations de secours en mer. Selon les dernières données du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), entre début janvier et fin mai, les tentatives de traversées au départ de la Libye ont augmenté de 150%, comparé à la même période l'an dernier, soit 8311 personnes qui ont pris la mer sur des embarcations de fortune contre 3712. "Pendant des années, on a dit qu'ils partaient parce qu'il y a des ONG" en mer, ajoute Nicholas Romaniuk, rappelant que plus aucun bateau humanitaire ne naviguait dans la zone pendant plusieurs semaines durant la pandémie. Le Sea-Watch 3, de l'ONG allemande Sea-Watch, et le Mare Jonio, de l'italienne Mediterranea Saving Humans, sont les deux premiers bateaux à être retournés sur zone, respectivement les 8 et 10 juin. Treize jours plus tard, Sea-Watch a annoncé dimanche le transbordement de 211 naufragés sur un ferry dans un port sicilien où ils observeront une quarantaine. Le même jour, le Mare Jonio a annoncé avoir débarqué, également en Sicile, 67 personnes secourues la veille.