Avec ces nouvelles dépouilles, le nombre de victimes découvertes enterrées dans des fosses communes a atteint 19 personnes, a précisé le président de l'Autorité générale pour la recherche et l'identification des personnes disparues, Kamal al-Siwi. La ville de Tarhouna, dans l'Ouest libyen, n'en finit pas de faire parler d'elle, avec horreur. Plusieurs corps ont été découverts inertes, dimanche, dans de nouveaux charniers dans cette ville, située à 65 km à l'ouest de la capitale Tripoli, a indiqué hier le gouvernement légitime de Tripoli. Une équipe de recherche et d'identification des personnes disparues, mise en place récemment par le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU, a fait savoir, dans un communiqué, qu'au moins "neuf corps ont été découverts et sortis de terre dimanche (...) sur un site qui est soupçonné d'abriter des charniers, dans la ville de Tarhouna". L'Autorité chargée de la recherche et de l'identification des disparus – qui dépend du GNA – continue ses recherches là où pourraient se trouver d'autres charniers "laissés par les bandes criminelles d'Al-Kani, l'une des milices pro-Haftar avant leur fuite" de Tarhouna, a ajouté le communiqué. Avec ces nouvelles dépouilles, le nombre de personnes découvertes enterrées dans des fosses communes est de 19, a précisé le président de l'Autorité générale pour la recherche et l'identification des personnes disparues, Kamal al-Siwi. Des photos publiées hier sur la page facebook de l'opération Borkane al-Ghadab (volcan de la colère) du GNA montrent en effet l'opération d'extraction des corps d'un des nombreux sites, "suspectés par le Gouvernement d'union nationale (GNA) d'être des fosses communes". Début juin, au lendemain du retrait des troupes de Khalifa Haftar de cette ville, le GNA a découvert au moins 11 charniers. Une vague d'indignation s'en est suivie, avec des appels de plusieurs ONG de défense des droits de l'homme à mettre en place de missions d'experts internationaux pour faire la lumière sur ces fosses communes où sont enterrés "des enfants parfois vivants", d'après le GNA. À la mi-juin, le GNA a saisi les plus hautes instances internationales, dont l'ONU, pour intervenir et enquêter sur ce que la Mission d'appui de l'ONU en Libye (Manul) a qualifié de "crime de guerre". La semaine passée, l'organisation onusienne a mis sur pied une mission d'enquête pour la Libye chargée de mener des investigations sur des exactions extrajudiciaires, des cas de torture et des crimes de guerre, commis dans ce pays en proie à une guerre civile ravageuse. Fruit d'une résolution adoptée sans vote, le 22 juin, cette mission a reçu un mandat d'un an renouvelable pour mener des enquêtes sur le terrain libyen. Elle sera chargée, précise un communiqué de l'ONU, de "documenter les allégations de violations du droit international des droits de l'homme et du droit international humanitaire et les atteintes à ces droits, commises par toutes les parties en Libye depuis le début de 2016". La Cour pénale internationale (CPI) a prévenu la semaine dernière qu'elle "n'hésitera pas" à élargir ses enquêtes à de nouveaux cas de crimes après la récente découverte de ces charniers.