Malgré la présence de nombreuses forces internationales et des armées locales, le Sahel demeure à la merci des groupes terroristes qui profitent de l'instabilité politique pour étendre leur influence jusqu'en Afrique de l'Ouest. L'expansion du terrorisme dans les pays du Sahel et en Afrique de l'Ouest suscite de plus en plus d'inquiétudes des pays membres du G5-Sahel, lit-on dans le communiqué final de leur sommet, mardi soir, dans la capitale mauritanienne, Nouakchott. Tout en se félicitant des récentes victoires contre le terrorisme, dont l'élimination du terroriste algérien et ancien chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) Abdelmalek Droukdel, "les chefs d'Etat ont néanmoins noté la persistance d'un second front dans la zone du lac Tchad au Niger et au Nigeria et un renforcement des capacités terroristes locales dans ces zones, remettant en cause les résultats obtenus lors de l'opération ‘Colère de Boma'". Appuyés par la France, les pays membres du G5-Sahel "ont également noté l'extension de la menace terroriste en direction de la Côte d'Ivoire suite à l'attaque récente de la garnison ivoirienne de Kafolo", soulignant "l'urgence d'une action collective et énergique en vue de l'éradiquer". Le sommet de Nouakchott est intervenu en effet dans un contexte marqué par une recrudescence des violences terroristes dans l'ensemble de la sous-région du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest. L'apparition de la branche sahélienne de l'autoproclamé groupe Etat islamique en Irak et en Syrie (EI, Daech) a accéléré la dégradation de la situation sécuritaire, notamment dans les zones frontalières situées entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, où des centaines de civils et de militaires ont été tués ces trois dernières années. Outre les violences terroristes, les conflits intercommunautaires meurtriers sont également au cœur des inquiétudes, selon le communiqué qui a sanctionné ce sommet des chefs d'Etat de cette organisation et qui est le prolongement du sommet de Pau (France) du 13 janvier dernier. Le président français, Emmanuel Macron, et ses homologues malien, mauritanien, nigérien, burkinabé et tchadien ont insisté sur "l'importance de mener à bien, dès que possible, des initiatives à l'échelle régionale, nationale et locale, en faveur du dialogue intercommunautaire, de la réconciliation et du traitement des questions de fond sur le partage des ressources ou les litiges fonciers". Mais tout cela ne peut se faire sans un soutien international accru, affirme le communiqué, qui insiste sur le volet aussi bien social qu'économique dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. "Les chefs d'Etat du G5-Sahel ont plaidé pour un engagement militaire accru de la Communauté internationale dans la lutte globale contre le terrorisme au Sahel", ajoute le texte du communiqué, concluant que "des efforts restent à faire, non seulement pour le retour effectif des populations, mais aussi pour la mise en œuvre de programmes de développement entravée ou retardée avec la survenue de la pandémie du coronavirus".