À cause de la pandémie de coronavirus, les autorités publiques ont fermé les marchés aux bestiaux d'Oran durant le confinement. Une mesure de prévention contre la propagation de la Covid-19 qui constitue un coup dur pour les éleveurs à la veille de l'Aïd el-Adha. Les mesures de lutte contre la propagation du coronavirus (fermeture des universités, des établissements scolaires, des complexes touristiques et des restaurants, réduction des personnels des administrations et entreprises...) ont provoqué un net recul du pouvoir d'achat des familles qui a affecté la consommation de la viande rouge et mis les éleveurs dans une situation de faillite. "Aujourd'hui, chez le boucher, le prix de la viande ovine varie entre 800 DA et 1 150 DA/kg. Et nous risquons de voir les prix dégringoler si les marchés aux bestiaux et points de vente restent fermés à la veille de l'Aïd. C'est un vrai cauchemar. Nous avons déboursé une fortune pour l'élevage de nos bêtes", s'insurge un éleveur de Zahana en avertissant que si les choses ne s'améliorent pas, certains éleveurs n'hésiteront pas à changer de métier. Une visite à quelques fermes de la région de Tafraoui et d'Oued Tlélat a permis de constater que les prix sont abordables (entre 35 000 et 40 000 DA), mais qu'ils risquent de s'effondrer si les points de vente ne rouvrent pas après le confinement, soit le 14 juillet prochain. En outre, la rumeur sur une possible fetwa pour annuler le sacrifice inquiète sérieusement les éleveurs. De leur côté, les familles au pouvoir d'achat limité voient d'un bon œil l'annulation du sacrifice surtout après quatre mois difficiles à gérer eu égard à la fermeture de tous les souks et marchés de l'informel, source de leurs revenus.