La présence de mercenaires syriens en Libye continue de défrayer la chronique sur un conflit désormais internationalisé, mettant en accusation la Turquie, un des soutiens du Gouvernement libyen d'union nationale (GNA) de Tripoli, selon les derniers chiffres fournis par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), publiés ce week-end. Dans son communiqué rendu public samedi soir, l'OSDH affirme que "le nombre de combattants mobilisés qui se sont rendus jusque-là en Libye s'élève environ à 17 000 mercenaires, tous de nationalité syrienne, dont 350 enfants de moins de 18 ans". Ces mercenaires appartiennent à des factions armées soutenues par la Turquie dans leur guerre contre le gouvernement syrien de Bachar al-Assad depuis 2011, affirme l'OSDH, précisant que "6 000 d'entre eux sont revenus en Syrie après avoir perçu leurs soldes à la fin de leurs contrats". Ce mouvement de transfert de mercenaires syriens de la Syrie vers la Libye se poursuit toujours, selon toujours le communiqué de l'OSDH, soulignant que le nombre total de mercenaires présents en Libye est estimé à 10 000, dont 2 500 combattants sont de nationalité tunisienne, ce qui a contraint récemment la Tunisie à déployer des troupes supplémentaires à sa frontière avec Tripoli. L'Observatoire syrien affirme aussi que les pertes humaines parmi ces mercenaires s'élèvent à 481 combattants, dont 34 enfants de moins de 18 ans. Parmi les morts figurent des chefs de faction des groupes syriens, note le même communiqué. Ces chiffres ont déjà été donnés par d'autres sources indépendantes et services de renseignement des puissances occidentales. Mais outre ces mercenaires syriens, le général Khalifa Haftar, bras armé des autorités parallèles de l'Est libyen, a, lui aussi, fait appel à des mercenaires russes présents en Syrie et travaillant pour l'entreprise de sécurité russe Wagner, au vu et au su de tout le monde en Libye. Cela, sans oublier les mercenaires soudanais que Haftar a intégrés dans les rangs de son armée dans sa vaine guerre de conquête du pouvoir à Tripoli et qu'il utilise avec les mercenaires russes pour prendre en otage l'ensemble de la production pétrolière dans le croissant pétrolier sur la côte libyenne. Alors que des efforts sont menés depuis le début de la guerre en Libye pour désarmer les milices locales, le recours aux mercenaires payés par des pays tiers n'a fait qu'aggraver la situation dans ce pays. L. M.
