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DESSALEMENT POUR ETANCHER LA SOIF DE L'ORANAIS
LE LITTORAL DE L'OUEST DU PAYS SOUFFRE DE L'EAU SALEE
Publié dans Liberté le 26 - 08 - 2020

Avec ses cinq unités, Oran compte autant de stations de dessalement d'eau de mer (SDEM) qu'Alger, Tizi Ouzou, Chlef, Béjaïa et Jijel réunies. Ces stations, qui assurent à la wilaya d'Oran 80% de ses besoins en eau, sont des artères vitales contre toute perturbation dans la distribution d'eau est avant tout imputable à leur état. "80% des eaux de la population d'Oran proviennent de ces stations et principalement de la SDEM d'El-Mactaâ", affirme Ramdane Kerbadj, directeur de wilaya des ressources en eau. Mais pas que, puisque le projet structurant de transfert d'eau à partir du barrage du Cheliff vers Mostaganem, Arzew et Oran (MAO) est depuis son lancement officiel, en juillet 2009, par Abdelmalek Sellal, alors ministre des Ressources en eau, sujet à des fuites et des incidents sur son réseau.
Théoriquement, les chiffres fournis par les responsables de ce projet devaient suffire à alimenter en eau Oran et Mostaganem avec respectivement 110 et 45 millions de mètres cubes par an. "Le problème de la conduite du MAO est qu'elle a été réalisée, du temps de Bouteflika, à la-va-vite, et il fallait à n'importe quel prix brancher Oran", explique Abdelkrim Ladouani, enseignant et chercheur au département d'hydraulique à l'USTO, qui rappelle le passé hydrique douloureux des Oranais avec une "eau salée qui ne coulait qu'une fois tous les sept jours".
Cette précipitation, indique-t-il, s'est répercutée sur le choix du matériau de la conduite qui a été faite d'une manière discutable. "L'option du BPAT (béton précontraint à âme tôle) comme matériau de la conduite n'a pas été judicieux puisqu'on a assisté à de multiples incidents et fuites sur le réseau, ces dernières années, alors que la durée moyenne d'une conduite doit être de plus de 25 ans, mais après seulement dix ans, les défauts sont apparus sur le MAO", précise-t-il. En effet, et à titre illustratif, en avril dernier, 2 m de la conduite d'eau du MAO ont été détruits au niveau de la RN17A, dans la wilaya de Mostaganem.
Cet incident, outre la perturbation de l'approvisionnement en eau, avait causé des dégâts matériels en bloquant complètement la circulation routière au niveau dudit tronçon sur une distance de 2 km en raison de l'accumulation de branches d'arbre et de sable. En juillet 2009, un programme de distribution d'eau à raison d'un jour sur deux a été élaboré par les responsables de la Seor pour pallier les perturbations enregistrées dans la zone d'Oran-Est, suite à l'éclatement d'un tronçon de 6 m de longueur et de 1,80 m de diamètre, de la conduite du transfert MAO qui s'était produit à Mers El-Hadjadj. Ladouani explique qu'"une conduite stratégique doit être réalisée en acier ou en fonte, même si cela coûte un peu plus cher et prend plus de temps, car elle sécurise l'ouvrage, alors que le BPAT n'est pas un matériau qui a fait ses preuves, il n'y a pas assez de retour d'expérience sur le plan mondial".
Le choix premier du BPAT est, par extrapolation, la première cause des perturbations de l'alimentation en eau et les professionnels du secteur de s'interroger sur les raisons d'un tel choix technique. La réponse est à chercher du côté du fournisseur de ce BPAT qui n'est autre que le groupe ETRHB Haddad qui s'était lancé dans la production de tuyaux en béton précontraint à âme tôle à travers la réalisation de deux usines de fabrication de tuyaux en BPAT, implantées à Hellouane, dans la commune d'Ighzer Amokrane (Béjaïa), et à Fornaka (Mostaganem). "Ces investissements durables visent à mettre sur le marché national des produits jusque-là importés par tous les opérateurs activant dans le secteur de l'hydraulique", peut-on lire sur la page web du Groupe.
Par ailleurs, et si les Oranais ont passé globalement les fêtes de l'Aïd sans pénurie notable en eau hormis "quelques quartiers à Misserghine à cause d'une casse au niveau de Beni Bahdel", le programme de rationnement mis en place par la Seor est là pour rappeler le difficile rapport qu'entretient Oran avec son eau, particulièrement pendant la période estivale. Le problème se situe au niveau des SDEM dont les arrêts pour des raisons de panne technique ou de maintenance perturbent grandement les programmes de distribution tracés en amont. La station d'El-Mactaâ est celle qui a fait le plus parler d'elle à cause du déficit hydrique qu'elle occasionne.
Présentée comme un fleuron de l'industrie de dessalement d'eau de mer (système dit osmose inverse), lors de son inauguration en 2016, cette SDEM tombe en ruine, ajoute la même source d'information, alors que sa réception définitive n'a même pas été effectuée à nos jours. Le constat fait sur place est édifiant, poursuit le journal, qui fait état de "fuites d'eau colmatées par l'exploitant à l'aide de bouts de bois, de plastique et de caoutchouc en guise de moyens d'imperméabilisation. Du fil de fer qui remplace les colliers de serrage et les boulons".
Comme conséquences directes de cette situation, la perturbation dans la distribution de l'eau potable que connaissent plusieurs communes de la wilaya d'Oran, depuis quelques mois, résulte d'un déficit de 80 000 mètres cubes par jour que la SDEM n'arrive pas à fournir à la wilaya. Le nouveau DG installé depuis quelques mois à la tête de la société Tahlyat Myah Mactaâ (TMM), tout en déplorant le faible rendement de l'usine, attribue la responsabilité de cette contre-performance à la "défaillance" totale de l'exploitant Homa Eurl et à son partenaire étranger Hyflux.
Considéré par comme presque à l'arrêt, la SDEM d'El Mactaâ suscite des commentaires défavorables. Pourtant, et aux dires de Ramdane Kerbadj, "elle n'est pas à l'arrêt" puisqu'elle alimenta les wilayas d'Oran et de Mascara avec 350 000 mètres cubes par jour, tout en reconnaissant qu'"il existe des problèmes de gestions internes au ministère de l'Energie".
L'ancien DG de l'Office national de l'assainissement rappelle que des dispositions et des mesures ont été arrêtées lors d'une réunion entre les départements de l'Energie et de l'Hydraulique pour respecter le fonctionnement ces SDEM. "Derrière, il y a l'ordre public", rappelle Ramdane Kerbadj, faisant certainement référence aux troubles que peuvent induire les longues et intempestives coupures d'eau.
Quant aux rapports qui doivent exister entre la Direction des ressources en eau et ces SDEM, il s'est voulu transparent. "Nous essayons de mettre les choses au clair. Il faut se mettre à table pour voir ce qui se passe à l'intérieur de leurs installations, il faut que le directeur de wilaya des ressources en eau, qui est représentant du ministre et du wali en matière de l'hydraulique, doit savoir ce qui s'y passe", explique-t-il, précisant que "tout arrêt doit être autorisé par les autorités locales". "À El-Mactaâ, on a prévu un arrêt à la veille de l'Aïd El-Adha pour une maintenance d'une dizaine d'heures, heureusement que nous avons eu l'information.
J'ai dit non et j'ai informé tout le monde", ajoute-t-il, comme pour illustrer ses propos. Même s'il reconnaît travailler en étroite collaboration avec ces SDEM, il pense que ces liens doivent être renforcés. Cependant, il estime que ces apports ne sont pas suffisants "à cause d'une urbanisation très importante au niveau de la partie ouest d'Oran avec le nouveau pôle urbain de Zabana où sont programmés 60 000 habitants".
Pour faire face aux problèmes hydriques que rencontrent Aïn El-Turck et Misserghine, le besoin d'une SDEM de 100 000 mètres cubes par jour minimum est vital, ajoute-t-il. Pour rappel, la wilaya d'Oran est alimentée à partir des SDEM de Kahrama, d'Arzew, avec 90 000 m3/jour, de Bousfer, actuellement à l'arrêt pour des travaux d'entretien et de maintenance, d'Aïn El-Turck avec 1500 m3/jour, de Chatt El Hilal (200 000 m3/jour dont 50 000 destinés à Oran) et El-Mactaâ (500 000 m3/jour).

Par : SAID OUSSAD


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