Le torchon brûle entre les paramédicaux de l'EPH de Bouira et de Aïn Bessem et leurs directions. Des dizaines d'infirmiers de ces deux structures de santé ont organisé un sit-in de protestation, jeudi, devant le siège de la direction de la santé pour crier leur ras-le-bol. Les protestataires se plaignent des agissements autoritaires de leurs directeurs. Ils dénoncent un climat délétère. Pour la section syndicale de l'EPH de Aïn Bessem, affiliée au Snapap, ses membres subissent les pressions de la direction de l'hôpital. Cette dernière, estiment-ils, ne fait qu'entraver le travail syndical. "Il y a un abus d'autorité de la part du premier responsable de l'EPH de Aïn Bessem. Il exerce une terrible pression sur les membres de la section syndicale ; il les pousse à se retirer du syndicat. Nous avons dénoncé ces pratiques à maintes reprises, rien n'a changé", a déclaré le secrétaire général du Snapap à Bouira. Ce syndicaliste a évoqué le silence complaisant et l'inaction des responsables du secteur de la santé quant aux doléances des employés et aux engagements pris lors des réunions avec le partenaire social. "Le directeur de la santé a ouvert les portes du dialogue, mais il ne donne aucune suite aux points discutés. Tout ce qui est écrit dans les PV demeure lettre morte. Si nous sommes là aujourd'hui, c'est dans le but de briser ce mur érigé par l'administration pour isoler les syndicats", ajoute-t-il. En guise de réponse, un responsable à la direction de la santé a déclaré à la radio locale que l'action de protestation observée avant-hier par la section du Snapap de l'EPH de Aïn Bessem est illégale. Ainsi, le même responsable a tenu à affirmer que cette même section est illégitime car son bureau n'a pas encore été renouvelé. Les dossiers devaient être déposés avant le 30 juin 2020. Ce qui n'a pas été fait, selon le représentant de la DSP. Pour ce qui est du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), la section de l'EPH Mohamed-Boudiaf crie à la marginalisation. Les syndicalistes dénoncent l'absence de dialogue avec la direction. "La direction de l'hôpital nous a marginalisés depuis le mois de mars en tant que partenaire social. Avant la crise sanitaire, on entrait quand on veut dans le bureau du directeur. Il nous recevait et nous arrivions à trouver des solutions aux problèmes qui se posaient. Mais dès que la crise s'est déclarée, la direction a fermé toutes les portes du dialogue", a déclaré Laref Triki, secrétaire général de la section du SAP. Ce dernier souligne que le personnel paramédical de l'hôpital travaille dans un climat des plus tendus. Plusieurs actions de protestation ont été organisées depuis le début de la crise sanitaire. En vain. La direction continue de faire la sourde oreille. Le SAP a tenu également à dénoncer l'absence d'une cellule d'écoute au niveau de l'EPH devant assurer la prise en charge psychologique du personnel soignant qui est pleinement touché par l'épuisement professionnel depuis le début de la pandémie. "En fermant les portes du dialogue, ils ne font qu'aggraver la crise. Ils ne cessent de dire que leurs portes sont ouvertes, c'est faux. Les paramédicaux veulent que les choses se fassent dans la concertation. La direction ne peut pas régler les problèmes de l'hôpital sans nous", ajoute le SG du SAP.