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Ces nids à problèmes
Ils sont squattés par des familles, servent de dépotoirs ou de lieux de débauche
Publié dans Liberté le 27 - 09 - 2020

Ils auraient pu constituer un véritable vivier pour la création d'emplois et d'animation dans les cités. Ils restent, cependant, fermés, sans que personne soit en mesure d'en expliquer les raisons.
Il ne fait pas bon vivre dans les cités AADL. C'est le moins que l'on puisse dire notamment pour ce qui est du programme datant d'avant-2013. Une virée dans les cités des Bananiers (El-Mohammadia), Sebbala (El-Achour), Ouled Fayet, Aïn Naâdja, pour les besoins d'un reportage sur les locaux commerciaux, ne laisse place à aucune illusion. Il s'agit tout bonnement de "cités dortoirs" plutôt que d'habitations dynamiques.
Dès qu'on entre dans ces cités nous sommes frappés par des images de désolation : bacs à ordures délabrés, déchets jetés à même le sol, odeurs nauséabondes, murs tagués et sales, assiettes de parabole qui pullulent, vendeurs ambulants qui semblent envahir les lieux et des locaux commerciaux... fermés. Les plus en vue sont les seuls à être exploités mais pas dans leur totalité. Ceux qui n'ont pas pignon sur rue restent résolument inoccupés.
Nombre d'entre eux sont saccagés et pleins de détritus. "Il faut y revenir la nuit tombée pour voir ce qui s'y passe", fait remarquer un locataire de la cité des Bananiers. "Les jeunes viennent s'adonner à la drogue et autres comportements contraires à la loi et à la morale", nous dit-il.
Notre interlocuteur devenu notre guide pour la circonstance nous fait le tour du propriétaire. Nous l'appelerons Yacine. "Regardez dans quel état se trouvent ces locaux qui auraient pu faire le bonheur d'au moins plusieurs jeunes ou pères de familles modestes."
Et d'ajouter : "Voyez dans quel état ils sont, certains n'ont même plus de rideaux. Souvent la nuit nous chassons les jeunes délinquants mais nous ne pouvons pas passer notre temps à faire sentinelle." Visiblement courroucé, il poursuit : "Nous avons écrit à plusieurs reprises à l'AADL, mais elle est restée sourde à nos doléances. Pis encore, elle ferme les yeux sur tout ce qui s'y passe.
À se demander d'ailleurs à quoi servent ces gardiens (agents AADL), logés au sein de l'immeuble s'ils ne peuvent même pas servir de facteurs." Yacine, qui dit exprimer le sentiment de tous les locataires, n'en démord pas.
"Ah c'est une belle arnaque ces cités AADL. C'est pour cette raison que les logements ont été cédés à des prix acceptables par rapport à ce qui est disponible sur le marché immobilier. Ils nous les font payer autrement et très cher. D'ailleurs je ne comprends pas pourquoi nous payons des charges pour des prestations complètement absentes."
Plus grave encore, certains locaux commerciaux ont été squattés par des familles et transformés en logements en toute impunité. Yacine est formel : "Il y a complicité avec les agents AADL, c'est la seule explication ou alors c'est une manière d'acheter la paix sociale." Il déplore : "Je suis parmi les premiers occupants de la cité voilà déjà plusieurs années. Ces locaux, en bas de mon immeuble, n'ont jamais été occupés.
Un de mes voisins qui était intéressé pour en acheter un, n'a jamais su comment procéder. Il est allé au bureau AADL mais ils n'ont pas pu l'informer. Il s'est même déplacé à la direction mais, là aussi, il n'a pu obtenir aucune information fiable. Il a fini par baisser les bras et ce même local qui l'intéressait est toujours fermé."
Même topo à la cité Sebbala où des locataires nous ont confié : "Face aux innombrables problèmes d'insécurité et d'insalubrité, nous nous sommes organisés en comité et nous avons pris la liberté de condamner l'entrée des locaux. Nous avons mis longtemps à jouer au chat et à la souris avec des délinquants avant d'en venir à bout. C'était devenu invivable et surtout dangereux.
Il y a eu plusieurs agressions et nous avons même eu à déplorer un début d'incendie. Nous avons vraiment évité le pire." Visiblement désabusé notre interlocuteur poursuit : "La situation s'est nettement améliorée, mais nous ne comprenons pas pour quelles raisons ces locaux, véritables nids à problèmes, sont fermés et à l'abandon."
Mais c'est à Ouled Fayet que la situation semble non maîtrisée. Des locaux sont transformés en logements au moment où des espaces communs sont transformés en locaux alors que de nombreux véritables locaux restent fermés. Certains, situés au rez-de-chaussée, sont dans un état lamentable.
Le plus curieux c'est qu'ils sont munis de barreaux. D'autres sont carrément fermés. Nous avons accosté deux personnes, d'un âge certain, pour recueillir leurs témoignages. Elles nous ont conseillé de "déguerpir rapidement" et surtout de "ne plus révéler notre profession de journaliste au risque d'avoir de sérieux problèmes".
Et avant de s'éloigner à pas rapides comme pour ne pas être remarquées en notre compagnie, elles nous confient : "Ce qui se passe ici dépasse tout entendement. Les pouvoirs publics ferment les yeux et les gens profitent de la situation. Les magouilles sont légion et se passent de tout commentaire." Nous quittons alors Ouled Fayet en direction d'Aïn Naâdja.
C'est une cité à l'apparence triste qui s'offre à nous. Considerée comme le premier prototype des constructions AADL, la cité est loin de représenter un modèle à suivre. Les locaux, dans leur majorité, sont occupés par des administrations et des sociétés sans laisser place à d'autres activités commerciales ou de loisirs.
Hormis deux magasins d'alimentation générale, un petit bureau de tabac et une quincaillerie, c'est le vide sidéral (même pas une pharmacie). Les locataires sont obligés d'aller ailleurs pour faire leurs emplettes. "Je suis un vieux retraité. Je dispose de tout mon temps et j'aurais aimé être utile en allant faire les courses.
Mais mes vieilles jambes ne me mènent plus bien loin. Ce sont mes enfants qui font les courses pour moi parce que je ne suis pas véhiculé. Je passe mon temps cloîtré dans ce F3 parce qu'il n'existe aucun espace pour s'aérer l'esprit et retrouver mes voisins pour un café ou pour simplement papoter. Dans ce lieu on s'ennuie et on meurt à petit feu."
Et là aussi, on n'échappe pas au phonème des locaux fermés. Nous avons, alors, tenu à nous rendre à la nouvelle ville de Sidi Abdellah inaugurée en décembre 2016 et "vendue" par les pouvoirs publics comme un modèle urbanistique de "ville intelligente". Grande désillusion, car nous ne découvrons qu'une gigantesque "cité-dortoir" où, là aussi, beaucoup de locaux sont fermés.
À l'entrée, nous sommes face à des commerces ressemblant à une braderie avec des étalages bien en dehors de ce que le local lui-même peut contenir. Plus nous avançons à l'intérieur de la cité, plus nous constatons des locaux fermés n'échappant pas au sort réservé aux autres cités.
"Ces locaux sont vendus à des prix exorbitants. Le plus drôle c'est que ces locaux sont soit vendus à des prix excessifs, soit ils sont laissés à l'abandon", ironise un locataire. La situation n'est guère meilleure dans les autres cités AADL réparties sur le territoire national.
Peut-on conclure que l'aménagement des locaux commerciaux au niveau des cités de l'AADL est un échec total ? La réponse est "oui" et la sentence est sans appel. Et même si ces derniers temps on constate comme un sursaut de la part de l'AADL qui s'emploie à vendre les locaux, c'est loin d'être suffisant tant l'ampleur du problème des locaux fermés est phénoménale. Ils se comptent par milliers et regorgent de ...mystères.

Reportage réalisé par : NABILA SAIDOUN


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