L'association civisme et tourisme Tala Rana et le Parc national de Djurdjura (PND) ont célébré la Journée mondiale du tourisme qui coïncide avec le 27 septembre de chaque année. La manifestation qui a pour thème "Tourisme et développement rural" s'est déroulée durant le week-end à la station de Tikjda. Au programme de ces deux journées : bivouac, opération de nettoiement, conférence sur l'écotourisme et une randonnée. Ainsi, des amoureux de la nature sont venus de plusieurs wilayas (Skikda, Bordj Bou-Arréridj, Biskra, Béjaïa, Tizi Ouzou, etc.) pour prendre part à cette célébration et profiter des bienfaits de la nature. "L'association Civisme et tourisme Tala Rana célèbre toutes les journées nationales et internationales, avec des activités variées. Cette année, on a préféré être à Tikjda. On a organisé une opération de nettoiement, un bivouac, une conférence et une randonnée. C'est pour parler du thème de la protection de la nature. On essaie de sensibiliser les personnes qui prennent part aux activités et les visiteurs que nous y rencontrons. On fait aussi la promotion du tourisme de montagne", a déclaré Moussa Akmouche, président de l'association Tala Rana. Pour Ahmed Toumi, chef de l'antenne du PND à Tikjda, le but de cette célébration est de "sensibiliser et faire connaître aux gens les bonnes techniques et les bonnes pratiques à adopter dans la nature. C'est pour cela qu'on a prévu dans le programme une opération de nettoiement, une conférence et une randonnée". Invité par les organisateurs de la manifestation à animer une conférence, Arezki Derridj, professeur d'écologie forestière à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, plaide pour un écotourisme qui permet d'avoir des visiteurs de qualité qui vont défendre la nature. "L'écotourisme est une façon de venir dans les milieux naturels et bénéficier de tous les avantages d'un écosystème forestier, naturel, etc., sans nuire à la biodiversité, aux écosystèmes et à la conservation de la nature de manière générale et aussi d'acquérir un ensemble de connaissances sur les ressources naturelles et culturelles de cette aire protégée", a déclaré M. Derridj. L'universitaire estime que le peu de développement qu'a connu le tourisme en Algérie est une tare sur le plan économique, mais une chance parce que les écosystèmes forestiers, naturels et les parcs nationaux ont subi moins de pression et moins perturbation. "Il faut orienter le tourisme en Algérie vers cet écotourisme de façon à ce qu'on puisse avoir des touristes de qualité qui sont à la recherche de sensations et de quiétude dans des milieux naturels qui sont en diminution dans les pays développés. En venant ici, il faudrait qu'ils trouvent des moyens rudimentaires pour pouvoir être accueillis, des maisons d'hôte, des services des parcs nationaux, des guides qui peuvent les accompagner pour éviter de nuire, et aussi apprendre un peu sur la situation culturelle, gastronomique, artisanale de la région", souligne l'universitaire, qui estime que même les populations rurales peuvent avoir des revenus tirés de cet écotourisme. L'enseignant Arezki Derridj appelle à instaurer une prise en charge et un encadrement de ce type de tourisme tout en renforçant les effectifs des parcs nationaux de façon à pouvoir encadrer et orienter les visiteurs. Le développement de ce tourisme permettra au pays, selon le professeur d'écologie forestière, de sortir de l'économie énergétique fossile.