La majorité des avocats de l'ancien président soudanais Omar al-Bachir et de ses 27 co-accusés ont quitté hier le procès lié au coup d'Etat de 1989 pour protester contre, selon eux, la "partialité" du procureur général mais l'audience s'est poursuivie. Ils reprochent à Tagelsir El-Heber d'avoir déposé plusieurs plaintes contre leurs clients lorsqu'il était avocat, avant de prendre son poste actuel en octobre 2019. "En tant que simple citoyen, il avait accusé les prévenus, dont Omar al-Bachir. Et maintenant il intervient en tant que procureur général et veut lire l'acte d'accusation, c'est injuste", a lancé Abdel Bassat Sabdarat, l'un des avocats de l'ancien autocrate, avant de quitter la salle. Mais le président du tribunal Issam al-Din Mohammad Ibrahim n'a pas pris en considération ces propos et a immédiatement demandé au procureur de lire l'acte d'accusation. Selon ce dernier, les prévenus civils sont poursuivis en vertu des articles 96 et 78 du code pénal de 1983, portant respectivement sur la "destruction du système constitutionnel" et sur les "actes criminels menés en groupe". Les militaires sont poursuivis en vertu de l'article 54 du code militaire "sur l'usage de la force". Le procès de l'ex-président soudanais, dont la prochaine audience est prévue le 20 octobre, intervient alors que le gouvernement de transition du Soudan a lancé une série de réformes institutionnelles et économiques. Le Soudan s'est également engagé à livrer M. Al-Bachir à la Cour pénale internationale pour qu'il soit jugé pour crimes de guerre et génocide dans le cadre du conflit au Darfour en 2003-2004, qui avait fait 300 000 morts et des millions de déplacés. R. I./Agences