Ces dernières semaines, la production américaine de pétrole a vivement repris après plusieurs mois de chute ininterrompue. Les plateformes de forage ont recommencé à vrombir et semblent s'adapter de mieux en mieux à la faiblesse des cours du brut ; en témoigne le décompte hebdomadaire des plateformes pétrolière en activité, réalisé par le groupe Baker Hugues. En effet, le décompte de forage de Baker Hughes, arrêté au 6 novembre dernier, lève le voile sur une tendance haussière qui se confirme et confirme la hausse de la production américaine de pétrole, à l'heure où le marché continue à souffrir de la surabondance de l'offre et de la faiblesse de la demande. Hier, le groupe Baker Hugues a recensé 226 plateformes pétrolières en activité aux Etats-Unis, en hausse de cinq formes par rapport au décompte de la semaine dernière. Le nombre de plateformes pétrolières en activité était tombé à des niveaux jamais vus, soit 172 à la semaine du mois d'août dernier. Entre juin et début octobre 2020, le nombre des puits de forage en activité fluctuait entre 172 et 190, mais le mouvement baissier remonte au début de l'année en cours, coïncidant avec la rechute des prix du pétrole sur le marché mondial. À la première semaine du mois de janvier de cette année, le nombre des plateformes pétrolières en activité aux Etats-Unis avait atteint 670. L'activité des puits de forage a beaucoup ralenti depuis le début de l'année en cours, alors que les cours du brut pâtissaient d'une économie mondiale convalescente et d'une offre abondante. Le choc pandémique n'a fait qu'assombrir davantage les perspectives, balayant l'ensemble des espoirs d'un retour à l'équilibre dès le début de 2021. Le nombre de plateformes pétrolières en activité a chuté de 412 puits en un laps de temps de moins de cinq mois, soit de la première semaine de janvier à la mi-mai, où le nombre avait baissé à 258 plateformes. Il avait ensuite atteint 172 puits de forage en activité à la mi-août, un niveau inédit depuis 2016, au lendemain du choc pétrolier de l'été 2014, conséquence d'une guerre des prix déclenchée par l'Arabie saoudite et l'Opep contre le schiste américain qui avait alors gagné d'importantes parts de marché sur l'échiquier pétrolier mondial. Cependant, depuis ce plus bas de la mi-août 2020, le nombre ne faisait que remonter, profitant des mesures de limitation de l'offre pétrolière prises par l'Opep et l'Opep+ lors de leurs réunions d'avril dernier. 54 plateformes pétrolières ont recommencé à produire du 14 août 2020 au 6 novembre de la même année. Cela signifie que les producteurs américains ont profité d'un cours de brut en hausse par rapport à la tendance des premiers mois de 2020, où le Brent avait chuté à 16 dollars en avril, pour relancer leurs plateformes. Mais la principale conclusion qui ressort des chiffres hebdomadaires de Baker Hugues est la bonne résilience des pétroliers américaines face à la faiblesse des prix. Preuve en est que la production pétrolière américaine était en hausse de 1,2 million de barils par jour (mbj), à 11,1 mbj la semaine dernière, un sommet en cinq mois après le passage de plusieurs ouragans dans le Golfe du Mexique. Cette tendance à la hausse pourrait lézarder les espoirs d'un retour à l'équilibre d'un marché laminé par la deuxième vague du choc pandémique.