Pour d'aucuns, cela reste une condamnation et n'exauce pas les multiples appels, dont le dernier signé par des intellectuels et autres journalistes et figures de la société civile, en faveur de sa libération. La cour d'appel de Khenchela a rendu hier son verdict dans l'affaire de l'activiste politique, Yacine Mebarki. Le militant de la cause amazighe et du Hirak, initialement condamné à dix ans de prison, voit ainsi sa peine réduite à une année de prison ferme assortie d'une amende de 50 000 DA après un procès que d'aucuns ont qualifié d'arbitraire et d'injuste. Un procès visant, selon eux, le musellement des voix discordantes et qui pourfend un principe constitutionnel consacré, la liberté de conscience en l'occurrence. Innocenté par la cour d'appel de pas moins de trois chefs d'inculpation, dont "profanation du Livre saint" et "incitation et pression exercée sur un musulman afin qu'il délaisse sa religion", lesquels lui ont valu la lourde peine prononcée en première instance, Yacine Mebarki a, néanmoins, été reconnu coupable des délits de "sarcasme visant un précepte religieux", "incitation à la haine et détention de munitions de guerre". Toutes ces accusations avaient pesé sur lui, le 8 octobre dernier, lors de son procès devant le tribunal de première instance et qui lui ont valu sa condamnation à une lourde peine de 10 ans de prison ferme assortie d'une amende d'un milliard de centimes. Un verdict qui n'a pas manqué de provoquer un tollé et une vague d'indignation parmi les militants des droits de l'Homme, intellectuels, activistes politiques et citoyens qui ont multiplié les appels à sa libération. Cet élan de solidarité s'est poursuivi jusqu'au procès en appel devant la cour de justice de Khenchela, le 11 novembre dernier, lors duquel le représentant du ministère public avait requis la confirmation du verdict prononcé en première instance, alors que les deux avocats de la défense avaient plaidé l'acquittement de leur client en s'appuyant sur de nombreux arguments juridiques pour "démonter" les accusations contenues dans un dossier fondé sur de simples publications sur les réseaux sociaux et en l'absence de témoins et/ou de victimes ou encore d'activité suspicieuse de l'inculpé sur la place publique. Ils auront au moins réussi à réduire de manière significative la première sentence, mais sans pour autant parvenir à arracher la relaxe espérée par les soutiens de Yacine Mebarki. Pour ces derniers, le verdict prononcé, hier, par la cour de Khenchela constitue, en soi, un désaveu incontestable du premier jugement qui dénote une "subjectivité saillante" dans le traitement de cette affaire depuis l'arrestation de Yacine Mebarki. Du reste, aux yeux de beaucoup, cela reste une condamnation et n'exauce pas les multiples appels, dont le dernier signé par des intellectuels et autres journalistes et figures de la société civile, en faveur de sa libération. Nombreux parmi ses soutiens considèrent, en effet, que le combat pour l'acquittement définitif de Yacine Mebarki doit se poursuivre.