Le procès en appel de Nachinache Zoulikha-Chafika, dite "Mme Maya", et de ses coaccusés n'a pas eu lieu, hier, à la cour de Tipasa. Le juge a décidé d'un ajournement à la demande de la défense. Condamnée en première instance par le tribunal de Chéraga à 12 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 6 millions de dinars, celle qui s'était toujours présentée comme la fille d'Abdelaziz Bouteflika est poursuivie pour "corruption", "blanchiment d'argent", "trafic d'influence", "octroi d'indus avantages", "dilapidation de deniers publics", "incitation d'agents publics pour l'octroi d'indus avantages", et "transfert illicite de devises à l'étranger". Ses deux filles, Imène et Farah, ont été condamnées chacune à une peine de 5 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 3 millions de dinars avec la saisie de leurs biens. Impliqués dans cette affaire, Mohamed Ghazi, ancien wali de Chlef, a été condamné à une peine de 10 ans de prison ferme assortie d'une amende d'un million de dinars, tandis que son fils a été condamné à 2 ans de prison ferme et à une amende de 500 000 DA. Jugés aussi dans cette affaire, l'ancien wali d'Oran, Abdelghani Zaâlane, et l'ancien directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, ont été condamnés à 10 ans de prison ferme, assortie d'une amende d'un million de dinars chacun. Les deux investisseurs et entrepreneurs, Belaïd Abdelghani et Ben Aïcha Miloud, ont été condamnés respectivement à 7 et 10 ans de prison ferme avec une amende d'un million de dinars chacun. L'ancien député à la retraite, Omar Yahiaoui (en fuite à l'étranger), a été condamné à 10 ans de prison ferme, assortie d'une amende d'un million de dinars, avec la confiscation de ses biens et le lancement d'un mandat d'arrêt international à son encontre. Mme Maya et ses deux filles doivent, selon le même verdict, verser 600 millions de dinars de dédommagement au Trésor public. Durant son audience du 9 octobre dernier, la principale accusée, Nachinache Zoulikha-Chafika, a reconnu que les facilités qu'elle a obtenues pour la réalisation de projets d'investissement l'ont été par "l'intermédiaire de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, et non pas via son secrétaire particulier", Mohamed Rougab, présent au procès comme témoin. Affirmant qu'elle était en "contact direct" avec Bouteflika, l'accusée a toutefois nié qu'elle se présentait aux walis des régions concernés comme étant la fille du président déchu, mais plutôt comme "Mme Maya", étant donné que Nachinache est son nom de jeune fille. Mohamed Rougab a, de son côté, indiqué que la concernée "n'a jamais été reçue par Bouteflika au siège de la présidence de la République", affirmant l'avoir reçue, lui-même, "qu'une seule fois à la Présidence en 2004". Il a signalé l'avoir présentée à Mohamed Ghazi, ex-wali de Chlef, en tant que "Mme Maya", pour le projet de réhabilitation du parc d'attractions d'Oum Droue, soulignant que "c'est l'ancien président Bouteflika qui l'a chargé de la présenter à l'ex-wali de Chlef, et non son frère et conseiller Saïd Bouteflika". M. M./APS
