Le chef-lieu de la commune de Beni Douala dans la wilaya de Tizi Ouzou a connu, dans la soirée de lundi 19 avril, une fête populaire à l'occasion de l'inauguration de deux stèles réalisées à l'effigie de deux figures du combat identitaire et originaires de cette région, Imache Amar et Lounès Matoub. La petite place du centre communal où sont érigées ces deux œuvres artistiques avait du mal à contenir la grande foule venue des quatre coins de la wilaya pour rendre hommage à ces deux enfants d'Ath Douala qui ont marqué leurs époques par leurs engagements contre l'oppression. "Imache et Matoub sont de deux générations différentes, mais ils ont eu un même combat", a affirmé le fils aîné d'Amar Imache, Dda Mohamed, en soulignant que son père avait combattu le système colonial dans les années 20 et Matoub avait, lui, combattu et dénoncé le système en place et l'intégrisme dans les années 80 et 90. Pour l'autre fils d'Imache Amar, Dda Chabane, l'inauguration de ces deux stèles est un événement grandiose, à la hauteur de la stature des deux hommes. "Même si c'est fait à l'échelle locale, sa portée aussi bien historique, culturelle que politique est très grande !", a-t-il estimé. "Pour moi, en tant que fils de l'une de ces grandes figures, c'est un jour historique et je dirai même que c'est leur deuxième naissance", a-t-il ajouté. S'exprimant à l'inauguration de ces deux stèles, Malika Matoub, la sœur du Rebelle, très émue, a, d'abord, salué la foule qui n'arrêtait pas de scander "Pouvoir assassin", "Ulac smah ulac" et "Imazighen". "Aujourd'hui, c'est une revanche pour les Ath Douala. Ce monument, c'est pour dire que la région a donné des hommes qui ont fait la révolutions et lutter pour la liberté et l'identité", a-t-elle lancé. "Nous sommes à la veille de la célébration du 20 Avril 1980, une date historique, et 41 ans plus tard, notre combat continue. Nos jeunes ont repris le flambeau de la lutte identitaire", a encore souligné la sœur du Rebelle, tout en appelant à la libération de tous les détenus d'opinion dont le jeune militant du MAK, Lounès Hamzi, emprisonné depuis plusieurs mois. Le P/APW par intérim, Ferhat Sadoud, a, quant à lui, mis en exergue la portée du combat d'Imache Amar et de celui de Lounès Matoub, avant de revendiquer, au nom de l'APW, toute la vérité sur l'assassinat du Rebelle et des 127 jeunes martyrs du Printemps noir. "Ces crimes ne doivent pas rester impunis !", s'est-il écrié. "Aujourd'hui, nous rendons hommage à deux piliers de l'histoire de l'Algérie. Espérons que les nouvelles générations saisiront le sens du combat d'Imache Amar et de Lounès Matoub", a déclaré, de son côté, le P/APC d'Ath Douala, Amar Fekhar, tout en rappelant que le projet a été financé par l'APC et l'APW de Tizi Ouzou.