Résumé : Louisa et Djamila pleuraient, heureuses de se retrouver. Djamila s'accrochait à elle comme à une bouée de sauvetage. Le regard des militaires la rendit suspicieuse. Louisa s'efforça de la rassurer. C'était grâce à eux qu'elles étaient libres. Djamila demanda après Djamel, ne comprenant pas pourquoi il n'était pas venu avec eux. Elle croyait qu'il ne voulait plus d'elle. La psychologue tenta de la rassurer. S'ils s'étaient autant aimés, il reviendra vers elle. -N'insistez pas, le pria la psychologue qu'on nommera Djedjiga. Elle a été sauvée des griffes de ces monstres. Elle a besoin de temps pour se retrouver et faire confiance. La présence de sa famille et de ces amis l'aidera à se remettre. Les blessures qu'elle porte en son âme prennent du temps pour guérir. N'allez pas l'écorcher avec vos questions. Donnez-lui du temps. -Je veux bien vous écouter. Nous reviendrons un autre jour, mais son amie Louisa doit venir avec nous, dit l'officier. Lancez la procédure. J'espère pour elles qu'ils accepteront et qu'ils leur permettront d'être ensemble. -Je vais suivre leur cas. Je n'abandonnerais pas. La psychologue ne perdit pas de temps. Elle se rendit chez la directrice pour lui parler de Djamila et du miracle qu'il y avait eu sous ses yeux. Elle lui raconta comment la visite de son amie l'avait tirée de son mutisme. -Elle a besoin d'être entourée de ses proches. Avec le traitement qu'elle prend régulièrement et l'affection qu'elle trouvera auprès de ceux qu'elle aime, elle ira mieux. -Je ne mets pas en doute votre parole, mais il y a une procédure à suivre. Je vous promets de faire au mieux et rapidement. Moi aussi, je tiens à ce qu'elle se rétablisse. Inchallah qu'ils seront sensibles à son cas et nous faciliteront les choses. -Je crains qu'elle nous fasse une crise. Elle est si heureuse d'avoir retrouvé son amie. La psychologue se leva brusquement en entendant des cris. Elle reconnut sa voix. Elle sortit dans le jardin où les agents de sécurité retenaient fermement Djamila au risque de lui faire mal aux bras. -Elle est partie, ils l'ont emmenée. Ils vont la tuer cette fois. La psy tenta de la rassurer et de la réconforter. -Non, ce sont des gens bien. Ils vont la ramener un autre jour. Aujourd'hui, elle était juste venue te voir. La prochaine fois, elle restera ici. -Non, ils l'ont emmenée de force. Je les ai vus. Ils la tiraient par le bras. Il faut les rattraper. Ce ne sont pas de vrais militaires. -Djamila, calme-toi. Ne te mets pas dans cet état, Louisa va revenir, je te le jure. Elle reviendra, insista la psy en lui caressant les cheveux, les joues. Je t'en prie, écoute moi. Est-ce que tu me fais confiance ? Crois-tu que je permettrais qu'on lui fasse du mal ? -Non... Djamila ne se débattait plus. La psy fit signe aux agents de partir doucement. -Oui... Mais eux... Vous ne les avez pas vus. Ils vont faire du mal à mon amie. Je ne leur fais pas confiance. -Crois-moi, je te le jure sur ce que j'ai de plus cher qu'ils sont bons et n'ont aucune mauvaise intention, insista la psy, la prenant fermement par la main. Ecoute, dans quelques jours, si elle ne revient pas, c'est toi qui iras la rejoindre. On est d'accord ? -Oui, mais... S'ils refusent ? La psy prit du temps pour la rassurer. Elle la raccompagna à la chambre qu'elle partageait avec une adolescente qui avait fugué pour fuir un mariage forcé. -Tu vas prendre ton médicament, avant l'heure aujourd'hui. Djamila accepta et prit le comprimé sans discuter. Elle s'allongea sur son lit. Elle pleura silencieusement. La psy resta près d'elle jusqu'à ce que le sommeil ait raison d'elle. Bien loin d'elle, la famille de Djamel était dans tous ses états lorsque Mounir passa leur apprendre la nouvelle. Il ne pouvait plus la garder pour lui. Meriem se prit la tête entre les mains, se demandant pourquoi le mauvais sort s'acharnait sur eux.
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