Dans quelques jours, les pharmaciens vont entamer l'opération de vaccination contre la Covid-19 au sein de leurs officines. Le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo) a demandé au ministère de la Santé une autorisation pour accomplir cet acte dans leurs établissements étant donné qu'ils disposent de toutes les compétences et autres moyens nécessaires pour un tel objectif. Le Snapo vient à ce propos d'obtenir le feu vert de la tutelle au grand bonheur de milliers, voire de millions de citoyens. Face au rush qu'ils ont enregistré ces derniers jours, ces établissements de santé ont été contraints de ne vacciner que 100 citoyens par jour. Or, la demande exprimée par les personnes ne cesse d'augmenter à la suite de la recrudescence de la pandémie dont les contaminations ont dépassé, pour la première fois en Algérie, les 1 500 cas. "Nous sommes presque à la fin de la phase de préparation de l'opération. Nous sommes en train de nous organiser en collaboration avec les directions de la santé de l'ensemble des wilayas pour arrêter les modalités techniques", affirme le Dr Messaoud Belambri, président du Snapo, qui affirme qu'il faut arriver à vacciner plus de 75% de la population pour pouvoir atteindre l'immunité générale. Par ailleurs, le Snapo s'est réuni, lundi dernier, avec le ministre de l'Industrie pharmaceutique, le Dr Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed, et les deux parties ont abordé principalement la garantie de la disponibilité des produits pharmaceutiques sur le marché national et l'organisation des canaux de distribution des médicaments. En effet, certains médicaments entrant dans le protocole contre la Covid-19 subissent une véritable tension ces derniers mois. L'on cite, à titre d'exemple, les antibiotiques (Augmentin), les anticoagulants (Lovenox), les corticoïdes... Ainsi, les pharmaciens ont été sollicités pour une meilleure régulation du marché à travers une maîtrise des mouvements de stocks de médicaments entre les producteurs, les grossistes et les distributeurs. Il a ainsi été décidé de redynamiser l'Association qui regroupe le Snapo, l'Unop et l'Adpha (distributeurs), afin de garantir un approvisionnement régulier du marché et une disponibilité en médicaments très prisés ces derniers mois. Les pharmaciens d'officine effectueront aussi les tests rapides antigéniques. Ce qui permettra de faire le distinguo entre un malade qui présente les mêmes symptômes que ceux de la Covid-19, mais sans être contaminé, et celui qui est atteint de ce virus. Le pharmacien va de ce fait orienter le premier vers des structures sanitaires pour une consultation médicale simple et le second aux hôpitaux et autres services Covid-19. Ce tri au niveau des officines contribuera, par conséquent, à désengorger les hôpitaux. Les pharmaciens d'officine ont, en outre, été sollicités pour concrétiser l'opération de distribution des 2 000 concentrateurs d'oxygène de 10 litres importés par l'opérateur Biopharm. Celui-ci a préféré confier cette mission aux adhérents du Snapo dans le but d'éviter toute spéculation, qui a secoué le marché ces derniers jours.
