Le Comité militaire mixte a appelé tous les pays à mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité et les conclusions des Conférences Berlin 1 et 2 pour le retrait des mercenaires et combattants étrangers. Les mesures préparatoires en vue d'entamer le retrait des mercenaires et combattants étrangers de tout le sol libyen ont été mises en place, a fait savoir, vendredi, le Comité militaire mixte 5+5 dans un communiqué, précisant qu'"il a appelé tous les pays à mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité et les conclusions des Conférences Berlin 1 et 2". "Le Comité militaire mixte exige la présence d'observateurs locaux afin d'épauler les officiers de l'armée libyenne déployés sur le terrain", note, en outre, le Comité. Il souligne, à ce titre, qu'"il a appelé la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) à prendre rapidement des mesures en vue d'assurer la présence d'observateurs internationaux sur le terrain pour contribuer au soutien du mécanisme de surveillance libyen". La même source note que "le Comité militaire 5+5 a réitéré sa demande au gouvernement d'union nationale d'accélérer la nomination du ministre de la Défense". Réuni depuis mercredi, le Comité militaire mixte 5+5 a décidé, en outre, "de rouvrir à partir de vendredi la route côtière et de poursuivre l'échange de prisonniers", relève le communiqué. La route côtière reliant l'est et l'ouest de la Libye, fermée depuis environ deux ans à cause de combats, a officiellement rouvert vendredi côté est, un mois après la reprise du trafic sur son tronçon occidental. C'est une "étape décisive dans la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu (..) et sur la voie de la transition politique en Libye", s'est félicitée la porte-parole de la diplomatie française dans un communiqué. "Elle représente aussi un premier succès commun aux forces armées du pays, ouvrant la voie à leur réunification", a souligné Agnès von der Mühll, en rappelant "la nécessité d'engager sans délai un processus de retrait des forces et mercenaires étrangers, et de démobilisation des groupes armés". Selon l'ONU, plus de 20 000 mercenaires et militaires étrangers sont toujours en Libye. Par ailleurs, Seif al-Islam Kadhafi, fils de l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, 49 ans veut "restaurer l'unité perdue" de la Libye après une décennie de chaos et évoque une candidature à la présidentielle du 24 décembre prochain, dans une rare interview accordée au New York Times. Les hommes politiques libyens n'ont "apporté que misère. L'heure est au retour dans le passé. Le pays est à genoux (...), il n'y a pas d'argent, pas de sécurité. Il n'y a pas de vie ici", a déclaré Seif al-Islam, réapparu pour la première fois depuis des années. En 2011, Mouammar Kadhafi et ses proches sont tombés sous le coup d'un soulèvement populaire, éliminés, emprisonnés ou forcés à l'exil. Trois des fils Kadhafi ont été tués, mais le sort du quatrième, Seif al-Islam, qui a longtemps fait figure de successeur à son père, est resté un mystère. Capturé en novembre 2011 par un groupe armé à Zenten, dans le nord-ouest de la Libye, il a été condamné à mort en 2015 à l'issue d'un procès expéditif. Mais, le groupe le détenant l'a libéré en 2017. Depuis, sa trace s'est évaporée. Dans sa première rencontre avec un journaliste étranger depuis une décennie, Seif al-Islam a affirmé qu'il était désormais un "homme libre" et qu'il organisait un retour politique, sans indiquer précisément comment. Une éventuelle candidature de Seif al-Islam serait confrontée à un problème de taille : sa condamnation par un tribunal libyen et le mandat d'arrêt de la CPI. R. I.