■ Les participants à la conférence internationale sur la protection sociale, organisée mercredi dernier par le Conseil national économique, social et environnemental (Cnese), recommandent d'apporter des ajustements au système de retraite algérien, "de manière à être en adéquation avec des modèles similaires (systèmes de répartition) dans le monde et en prenant en compte les spécificités nationales, mais aussi les différents changements tels que ceux qui s'opèrent dans le marché du travail". Les animateurs de l'atelier consacré à la viabilité financière du système de protection sociale, estiment que le système de retraite en vigueur en Algérie est "généreux, mais il reste un système classique et dont le problème de viabilité et de pérennité est posé". Ils évoquent la nécessité de renforcer la lutte contre l'informel (non-déclaration et sous-déclaration), de telle sorte à ce qu'il contribue dans les recettes par le biais des cotisations. Il est question, aussi, "de trouver des recettes additionnelles et diversifier les piliers du système de retraite en ne se basant pas uniquement sur les trois piliers : l'individu, l'entrepreneur et l'Etat". Le Cnese plaide pour la mise en œuvre de la retraite complémentaire, "de nature à améliorer le pouvoir d'achat". Les participants à l'atelier sur "la protection sociale face aux défis économiques et démographiques", estiment qu'il faut "renforcer et adapter les systèmes de protection sociale au monde du travail, en transformation permanente". Ils insistent sur la mise en place d'un mécanisme incitant les travailleurs de l'informel à souscrire à la sécurité sociale par le renforcement et l'amélioration des processus de formalisation déjà en place. Selon certaines sources, l'emploi informel non agricole au sens de la définition du BIT était estimé en 2014 à 3,5 millions de personnes occupées qui déclarent ne pas être affiliées au régime de la sécurité sociale. Les experts du Cnese ont appelé à "engager une réflexion concernant la protection sociale du 3e âge, ainsi que le développement d'une économie sociale et solidaire", plaidant pour la mise en place d'un dispositif de "veille stratégique" en rapport avec l'émergence de nouvelles formes de travail. Les experts insistent, par ailleurs, "sur l'efficience des dépenses de l'Etat affectées aux programmes de protection sociale en termes d'utilisation optimale des ressources disponibles". Les participants à l'atelier relatif à "l'évaluation des programmes de protection sociale : défis et perspectives", soulignent la nécessité d'adapter le système de protection sociale de manière à faire basculer "les enfants et les personnes âgées (population dépendante) vers l'assistance sociale et laisser la population en âge de travailler dans la sécurité sociale". Ils ont insisté sur la préservation des acquis et avantages du système de protection sociale (remboursement des prestations en nature, les dispositifs d'aides de la branche non contributive...). Mais en même temps, soulignent-ils, il faut améliorer les prestations d'assistance, en particulier avec les nouvelles conditions socioéconomiques.