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"Faire ce film m'a donné envie de me lier de nouveau à l'Algérie"
Nina Khada, réalisatrice de "Je me suis mordue la langue"
Publié dans Liberté le 02 - 11 - 2021

Nina Khada, qui fait partie de cette nouvelle génération de cinéastes prometteurs, vient de décrocher le Poulain d'argent dans la catégorie court métrage documentaire pour Je me suis mordue la langue, au dernier Fespaco de Ouagadougou. Errant dans les rues de Tunis, la réalisatrice part à la recherche de sa langue d'origine. Je me suis mordue la langue est un film tendre et intimiste, qui questionne sur l'identité.
Liberté : Comment avez-vous vécu cette consécration au Fespaco ?
Nina Khada : J'ai appris la nouvelle via les réseaux sociaux. Le fait que le film ait été sélectionné en compétition au festival était déjà une belle reconnaissance, car le Fespaco revêt une importance particulière pour moi. Le prix m'a rendu fière et heureuse.
Dans ce documentaire, vous recherchez votre langue d'origine dans la ville de Tunis. Pourquoi ce pays et non pas l'Algérie ?
Je suis née en France au début des années 1990. La première fois que je me suis rendue en Algérie, j'avais vingt ans. À la suite de ce premier voyage, une distance, une sorte de barrière psychologique s'est établie. Je n'arrivais plus à aller en Algérie ni à me lier.
Quelques années plus tard, je me rends à Tunis pour animer un atelier de réalisation documentaire avec des jeunes. Je crée un nouveau lien qui passe par la langue au sens de la musicalité, du rythme, du lien avec les autres.
La proximité des cultures et des langues entre l'Algérie et la Tunisie fait que je me sens un peu comme chez mes cousins... Familier sans être tout à fait chez moi. Et cela m'a donné envie de faire un film, d'interroger ce décalage, ce détour. Je suis retournée à Tunis pour tourner le film à l'été 2018.
En déambulant dans les rues, vous faites des rencontres très touchantes, notamment avec des enfants, qui lient les questions de la langue à la mère. Ce petit bout de chemin vous a-t-il permis de trouver votre voie ?
Oui, en tout cas, faire ce film m'a donné envie de me lier de nouveau à l'Algérie. Quelques mois plus tard, j'y suis retournée et j'ai créé un lien adulte et unique, pas seulement un lien hérité. Il me semble que c'est le propre du cheminement adulte.
Nous retrouvons également beaucoup de musicalité...
Oui, il y a plusieurs chants dans le film, portés par différents personnages. Chanter est un moyen d'apprendre une langue, bien sûr, mais aussi de partager une autre façon de communiquer. C'est un langage du temps long, qui porte la mémoire du commun et transcende la langue par la musicalité et les rythmes. J'ai aussi voulu explorer la musique en faisant appel au musicien Samir Mohellebi, dont j'aime beaucoup le travail. Sa composition musicale, à la fois simple et dense, accompagne ma voix tout au long du film et apporte de la poésie à mon errance. Elle consolide le rythme du film et lui donne plus de sens.
Votre premier film, Fatima, raconte l'exil de votre grand-mère. Peut-on dire que vos œuvres s'inscrivent dans un travail de mémoire ou dans une sorte de quête identitaire ?
Mon travail part toujours de l'intime, de mon vécu, et mes deux documentaires sont à la première personne. Fatima s'inscrit dans un travail de mémoire et aussi d'interrogation des mémoires. Je me suis mordu la langue est une quête de lien et d'affirmation de soi à travers la langue.
Après deux courts métrages, pensez-vous à réaliser un long métrage ?
Oui, j'y pense, mais l'important est de réaliser des films qui ont la bonne durée et qui prennent leur temps. Je suis actuellement en écriture d'un court métrage de fiction qui se passe dans l'est algérien.

Entretien réalisé par : Hana Menasria


BIO EXPRESS
Réalisatrice et monteuse franco-algérienne née en France, Nina Khada réalise en 2016 son premier court métrage, Fatima. C'est un documentaire sur sa grand-mère, réalisé en utilisant des archives coloniales françaises. Le film est sélectionné dans une cinquantaine de festivals et reçoit plusieurs prix. Son second film, Je me suis mordu la langue, est une rencontre avec les habitants de Tunis autour de la quête de sa langue perdue. Elle développe une courte fiction, La Veillée, tournée en Algérie. En qualité de monteuse, elle travaille avec Hassen Ferhani, Karim Moussaoui, Claire Juge et José Vieira sur des films documentaires.


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