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Les citoyens exigent des armes
Après le désarmement des patriotes à Sidi Bel-Abbès, Saïda et Mascara
Publié dans Liberté le 23 - 01 - 2003

Ce sont pour la plupart des fellahs dont l'existence est indissociablement liée à leurs armes
qui leur garantissent un semblant de sécurité.
Des dizaines de citoyens ont été désarmés et livrés aux mains des terroristes au lendemain de la loi sur la concorde civile. Depuis, les Groupes de légitime défense (GLD) et les Patriotes n'ont eu de cesse de réclamer la restitution de leurs armes, seul moyen pour eux de défendre leur famille et leurs biens contre les groupes terroristes. À l'ouest du pays, des membres de GLD se rebiffent contre l'attitude des autorités locales et centrales. Des douars entiers paient à présent le lourd tribut du désarmement des Patriotes. Que ce soit à Sidi Bel-Abbès ou à Saïda, la colère des désormais ex-GLD augmente au fur et à mesure des attaques terroristes qui vont crescendo. La peur au ventre, les citoyens désarmés craignent pour leur vie. Dans les wilayas de Saïda et Sidi Bel-Abbès, deux régions particulièrement ciblées par les terroristes, les villageois, isolés et terrorisés, abandonnent à présent leurs douars. L'existence de ces citoyens, pour la plupart des fellahs, est indissociablement liée à leurs armes qui leur garantissent un semblant de sécurité.
Une question de vie ou de mort qui taraude les esprits des éleveurs à Chebchoub, une localité située à 25 km du dangereux massif forestier de Daya (Telagh), dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès. Le désarmement de 25 Patriotes a aussitôt donné lieu à une panique générale. L'information, colportée de bouche à oreille, a immédiatement fait le tour du village. Les gens commencent à s'affoler.
“Nous avons le cœur gros comme ça”, se lamente un groupe de jeunes alertés par notre présence. “Le terrorisme a dicté ses lois ici à Chebchoub. La population vivote sous la menace perpétuelle d'une incursion terroriste, alors que les autorités nous ont désarmés. Dites-leur que la population de Chebchoub souffre le martyre. Dites-leur aussi que la délimitation des zones de pâturage constitue un sérieux revers à des habitants durement affectés par un quotidien ponctué d'amertume”, fulmine un jeune universitaire.
Le dernier assassinat de triste mémoire de Bouziad Bebayad, Patriote fort connu à Chebchoub, est encore vivace. “C'est au nez et à la barbe des 25 Patriotes désarmés que Bouziad, un Patriote de la première heure, a été froidement assassiné”, expliquent nos interlocuteurs. Ils réfutent en bloc les rumeurs selon lesquelles les Patriotes seraient de mèche avec les groupes terroristes. “Il y a eu relâchement manifeste du côté des Patriotes, mais a-t-on cherché les causes ?”, s'interroge un commerçant ayant pignon sur rue. Entre-temps, les Patriotes désarmés n'en finissent pas de réclamer leurs armes, surtout que les groupes terroristes se sont manifestés tout récemment. “Ils ont égorgé et décapité plus de 120 têtes de mouton parmi les 700 volés la semaine dernière”, dira encore notre interlocuteur qui craint un nouveau massacre dans cette zone réputée dangereuse.
Par ailleurs, depuis le carnage de Oued Sefsaf, dans la commune de Moulay Larbi, qui a coûté la vie à 20 militaires et à un Patriote, le 1er janvier de l'année écoulée, Saïda vit au gré d'un calme trompeur, puisque les terroristes se sont versés dans la récupération des armes avec parfois la complicité des GLD, comme ce fut le cas des 11 éléments désarmés de Sefala et El-Merdja, dans la daïra de Aïn El-Hadjar, qui n'ont opposé aucune résistance devant les incursions terroristes, ni même donné l'alerte. Cette passivité flagrante fut sanctionnée par leur incarcération à la prison militaire de Mers El-Kebir (Oran).
À Youb, Touabria et El-Oucit, les citoyens en colère réclament des armes. “Une campagne insidieuse vise les Patriotes et les GLD, alors que nous étions les premiers à lutter contre les criminels en arrivant à contenir leurs assauts. Les mouvements des katibat de l'“émir” Djorf de Bouyetas et d'Oussama sont signalés dans les djebels El-Ach et El-Hedid”, affirme un GLD de Youb qui demande le renforcement des groupes et des citoyens en armes pour lutter contre les terroristes. Les services de sécurité et les GLD ont, depuis le carnage de Oued Esaf, multiplié les opérations pour traquer la “seriat” d'Oussama qui a perdu son frère Belhachemi Bekaddour, un terroriste de sinistre mémoire. Le même sentiment de révolte et de colère est également perceptible au niveau des communes de Mascara, une autre wilaya qui continue de payer la lourde facture du laxisme local et central. Dans ce contexte, le récent accrochage entre les terroristes et les membres de l'ANP, dont le bilan s'est soldé par la mort de 7 militaires et l'élimination de 6 membres des groupes armés, a eu un impact négatif sur le moral de la population rurale. Ce sentiment d'incertitude s'est nettement aggravé après qu'un groupe terroriste (sans doute le même) a pris l'initiative de sortir de sa tanière pour accaparer un important troupeau de moutons que gardaient trois jeunes de la commune d'El-Gueïthna, qui ont dû s'enfuir pour échapper aux griffes des terroristes. En effet, après une relative accalmie, la wilaya de Mascara a vécu une fin de ramadhan particulièrement sanglante qui a touché des militaires.
Pourtant, répondant à l'appel des autorités locales, les ruraux avaient consenti à prendre les armes et à retourner dans leurs douars qu'ils avaient abandonnés avec biens, meubles et immeubles. Finalement, ces dispositions jugées nécessaires et suffisantes ont été violées par les terroristes qui ont mis en exergue leurs capacités de nuisance à tout moment et en tout lieu, à intervalle régulier, prenant la clé des champs sans se faire localiser, encore moins se faire attraper, et ce, en dépit des multiples opérations de ratissage et d'embuscade enclenchées par les forces de l'ordre après chaque incursion. Faute d'être satisfaite en matière d'armes, la population n'a d'autre solution que de fuir, et à ce titre, des douars entiers ont été rayés de la carte de plusieurs communes, car abandonnés par leurs occupants, à l'image de Ouled Sidi Amar, Bekakra, Babourat et à un degré moindre les Amaria, Mezouara, Sidi Ali et Sidi Mahieddine. Des jeunes et moins jeunes ont affiché leur volonté de prendre les armes et combattre l'ennemi, mais l'autorité militaire n'a pu accéder à toutes les demandes, poussant au découragement les citoyens qui ont vu leur ardeur atténuée. Pour rappel, une rumeur relative à la distribution des armes avait circulé dans une commune de la wilaya de Mascara, et ce sont des centaines de citoyens qui avaient assailli les locaux de la brigade de la gendarmerie, pièces d'identité en main. La nouvelle s'est finalement avérée non fondée.
Dans ce contexte, il y a lieu de souligner que, faute de trouver du travail, les jeunes cherchent à s'armer pour épauler les forces de sécurité, en spéculant sur les indemnités versées aux Patriotes, contrairement à ceux qui exercent une activité et qui désirent grossir les rangs des groupes d'autodéfense. Même les critères pour bénéficier de privilèges ne sont pas respectés du fait qu'il existe au sein d'une même famille deux, voire trois, membres armés, alors qu'au sein d'autres familles, aucun membre ne l'est, d'où la déception de milliers de citoyens qui veulent prendre les armes pour protéger les leurs.
B. G. / B. H.


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