Sous le slogan "Le cours, emblème de la cité du jujube" s'est ouverte, lundi, jusqu'au 31 décembre, la manifestation culturelle "Lettres et couleurs", organisée par l'association culturelle Mimosa en collaboration avec la direction de la culture et des arts de la wilaya de Annaba. Artistes peintres, plasticiens, musiciens, compositeurs, auteurs et poètes se rencontrent cinq jours durant pour exprimer et faire ressortir l'histoire et l'âme de ce lieu mythique. "Le cours de la Révolution est l'emblème de notre ville, c'est le carrefour de toutes les rencontres. Intellectuels et artistes s'y retrouvent, citoyens et touristes y passent", explique Mme Houda Reguaiguia présidente de l'association culturelle Mimosa. Elle ajoute : "On y organise la foire du livre, expositions, campagnes de sensibilisation, on y célèbre également les fêtes nationales...". Seize artistes participent à cette rencontre culturelle. Ils sont arrivés de Jijel, Constantine, Ouargla, Biskra, Alger, Relizane, El-Taref et Annaba, pour visiter la ville, admirer le cours de la Révolution, connaître son histoire et faire ressortir sa beauté et pourquoi pas raconter ses secrets et tabous ô combien nombreux. Le tout dans des textes littéraires, poèmes, tableaux artistiques ou compositions musicales. Au programme de la manifestation, des visites guidées et des séances d'échanges de productions artistiques autour de la thématique de l'évènement. Au théâtre, à la bibliothèque, sur le cours et au village de Seraidi, les organisateurs ont voulu tenir les rencontres dans des endroits différents pour s'inspirer et booster la créativité des participants. Un vibrant hommage a été rendu lors de la cérémonie d'ouverture aux artistes peintres et décorateurs annabis décédés, à l'instar de l'artiste Reguaiguia Allaoua, l'artiste Belounis Bachir, Noureddine Bouameur, Nesreddine Sadek... Hommage rendu également aux vivants, à Najem Charad et Ahcen zouini qui est revenu à Annaba après une longue absence. L'autre moment fort de la cérémonie d'ouverture a été l'histoire du cours de la Révolution ex-cours Bertagna, magnifiquement racontée par le jeune Nadir Chellali, devenu acteur culturel et ambassadeur de la culture bônoise. Il s'est imposé par son savoir, ses passages à la radio et conférences, mais surtout ses textes en "daridja" rimés qui ne laissent personne indifférent. Par ailleurs, l'écrivain annabi, Mohamed Yazid Rabhi, co-organisateur de l'évènement revient sur les précédentes éditions et explique : "Les deux précédentes journées 'lettres et couleurs' ont été tenues en 2016 et 2017, ce projet s'inscrit dans le cadre du tourisme culturel, il vise à valoriser les sites et symboles de la ville, l'on a choisi dans les précédentes éditions la mosquée de Sidi Brahim, les artistes et écrivains ont peint et écrit sur ce lieu culturel et religieux." Il est à noter que l'association culturelle Mimosa a été créée en mars 2019, elle a pour objectif de créer un réseau d'échanges entre jeunes artistes de toutes les régions du pays. Pour rappel, Annaba tire son nom du jujube "El-Annab", autrefois, cueilli en abondance, on le consommait en guise de fruit ou pour ses vertus thérapeutiques contre les infections respiratoires. Annaba s'approvisionne, aujourd'hui, en jujube principalement de la ville de Collo à presque 150 km de la wilaya de Skikda. Plusieurs campagnes de sensibilisation ont été lancées par la société civile pour planter le jujubier pour que Annaba retrouve ses couleurs et ses senteurs d'antan. Hélas, le jujube a quasiment disparu de la Coquette, il n'en reste plus que les souvenirs et les slogans pour combler la douce nostalgie des Annabis.
