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La douleur inspiratrice
Recueil de poésie : “procès d'orgueil” de Salwa Mazhoudi
Publié dans Liberté le 14 - 01 - 2006

Scientifique et enseignante, arabe et tunisienne, jeune et jolie, Salwa Mazhoudi a choisi, vers de velours sur vélin, véhémente ou vénéneuse, virtuose ou vocératrice, via la langue de Voltaire, d'être, voluptueusement, vers-libriste.
Procès d'orgueil est un recueil constitué de 41 poèmes. L'acte poétique de Selwa Mezhoudi fait appel à une versification libérée, un vers-librisme détaché du classicisme, délivré du quatrain et du tercet, où l'alexandrin perd ses droits et dont le phrasé devient ample et souple, extirpé du carcan traditionnel et rigide des strophes classiques. La thématique gravite autour de la femme, des sentiments ; tableaux brossés où des pans de vie sont disséqués : “La captive”, “La proie”, “La chauvine”, “L'amante”, “La fureur”, “Rageuse”, “Seule”… Une charge émotionnelle intense ruisselle tout au long des textes, dont certains expriment sensualité (pour tes yeux) souvenirs douloureux (fou que tu es, folle que je suis), blessures et souffrance (rageuse). Pour l'auteur, le dépit amoureux qu'elle a subi s'est transformé en souffrance inspiratrice, et celle-ci devient féconde. La poétesse évoque la trahison par “Tu m'as trompée et trahie” et son indignation éclate dans le poème dans une sorte d'invective lyrique :
“J'ai fait couler les larmes de ma vie d'avoir
“senti être trompée et trahie
“T'avoir nommé mon défenseur et mon cadi
“T'avoir pris mon apôtre et mon saint esprit
“T'avoir fait mon maître
“Mon seigneur et mon ami
“tu m'as fait couler les larmes de ma vie…”
Dans une atmosphère de poésie symboliste, des remontrances peuvent devenir matière poétique : “L'ingrat”, où un ton bravache explose. Ingrat ! demeure et ne suis pas mes pas vaniteux ! dans un monde où les reines sont réduite à des appâts. Outrageant ! mon moral, m'accablant de peines et de tracas. Frustrant ! mon attente rendant ma vie une pars amorpha. L'hymne à la femme est présent dans plusieurs poèmes lyriques, marqués par la suprématie masculine : “L'amante”, “La captive”, “Le procès d'orgueil”. Parfois, tout en chantant des tendresses intimes, des banalités sont transformées en images poétiques : le placard ; de la délicatesse et de la mélancolie (l'espoir) et des intermèdes lyriques (l'insomnie-l'égaré). Dans son travail d'écriture, S. Mezhoudi déploie toutes les ressources des possibilités musicales ; certaines rimes dominantes créent des effets de rythme : (dédicace-confuse). Bien que manipulant un français châtié, elle n'hésite pas non plus à user de tous les vocabulaires, même les plus familiers : “Il est temps que tu te réveilles et que tu ranges ton bazar”. Chez Salwa Mazhoudi, une vocation poétique impatiente assumée en France et en Tunisie a permis l'émergence d'une œuvre riche, dense et personnelle. Dans un lent et patient travail d'orfèvre, les vers sont ciselés et les mots sertis, ajourées et festonnées, les poésies de Selwa ressemblent à de délicates dentelles, rehaussées de broderies d'art. Dilemme, le second recueil, Selwa le dédie à ses parents, disparus prématurément :
“Mon père, ma mère :
“Loyaux que vous êtes, chauvins qu'ils sont, Généreux que vous êtes, avares qu'ils sont, Sobres que vous êtes, ogres qu'ils sont
Reposez là où vous êtes, souffrants, là où il sont.”
Selwa ajoute : “L'écriture est mon unique source de bonheur ; la naissance d'un texte me fait renaître, m'exalte, fortifie ma foi et apaise mes peines.”
Comme son illustre aînée, Anna de Noailles (1867-1933), Salwa Mazhoudi porte en elle les fastes orientaux, couplés à une âme et une culture française.
N. S.


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