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Zerhouni fixe les lignes rouges
Charte pour la paix et la réconciliation nationale
Publié dans Liberté le 19 - 03 - 2006

Pour le ministre de l'Intérieur, ceux qui ont instrumentalisé la religion à des fins de propagande ne peuvent plus prétendre à une quelconque activité politique, même s'ils ont recouvré leurs droits civiques à la faveur de la charte.
Voilà qui devrait mettre fin, du moins au regard de l'engagement, aux supputations et autres appréhensions qui accompagnent la mise en application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale : invité hier de l'émission “Questions de l'heure” de la radio Chaîne III, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, a réitéré ce qui constitue, à ses yeux, “la ligne rouge” fixée par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Une ligne que nul ne doit outrepasser sous peine de représailles. “La ligne rouge, c'est de ne pas instrumentaliser la religion, et ceux qui ont instrumentalisé la religion ne peuvent aspirer à une quelconque activité politique.” On l'aura compris : la mise en garde s'adresse à Abdelhak Layada, l'un des fondateurs du GIA (Groupe islamique armé) et Ali Benhadj, ancien numéro deux du parti dissous, lesquels sitôt libérés ont multiplié les sorties dans l'objectif, non dissimulé, de reprendre du poil de la bête. Layada avait affirmé, en effet, à un confrère qu'“il ne voyait aucun inconvénient à son retrait de toute activité politique à condition que tous ceux qui ont contribué à la crise, attisé les feux de la haine et alimenté la discorde le soient tout autant”. Pour sa part, le trublion du parti dissous avait estimé que pour qu'il y ait réconciliation, “il faut d'abord qu'il y ait la vérité sur tout ce qui s'est passé”. “La réconciliation, ce n'est pas de prendre ce qui vous arrange et de rejeter le reste. C'est un “package” qu'on doit respecter dans sa totalité”, a affirmé Zerhouni. Les personnes libérées peuvent-elles aspirer à l'activité politique et se porter candidates, le cas échéant, sur les listes électorales ? “La charte exclut ces gens-là !” s'est-il contenté de répondre. En revanche, il a plaidé la prise en charge de leurs familles et leur réintégration dans la société. “C'est l'un des fondements de la réconciliation, vous n'allez pas les laisser en marge de la société”, a expliqué Zerhouni non sans interroger : “En quoi les enfants de terroristes sont-ils responsables ?” “Il faut les prendre en charge. Pourquoi ne pas faire en sorte de les réintégrer ? C'est un peu comme les enfants des harkis : en quoi sont-ils responsables des actes commis par leurs parents ?” Interrogé sur la manière dont devrait se faire cette réintégration, laquelle ne serait pas à l'abri de risques politiques, comme le fera remarquer le journaliste, Zerhouni explique : “Il ne s'agit pas de les privilégier, mais de les mettre sur une position égale (…)”
“El-Para et Boumaârafi : aux juges de décider !”
Objet de spéculations autant dans le microcosme politico-médiatique algérien que chez certains observateurs étrangers, la libération de Abderrezak El-Para, responsable du rapt des touristes étrangers dans le désert algérien en 2003 et revendiqué par la justice allemande, ainsi que celle de Boumaârafi, assassin présumé du fondateur du FLN et président du HCE (Haut-Comité d'Etat) en 1992, le défunt Mohamed Boudiaf, ne sera pas une mince affaire. C'est du moins ce qu'a reconnu à demi-mot le ministre de l'Intérieur : “Honnêtement, ce sont des cas délicats, particuliers. Mais je suis convaincu que les juges, qui traiteront ces affaires, assumeront leur travail avec responsabilité.”
“Entre 700 et 800 terroristes restants et entre 50 et 100 redditions”
Zerhouni, qui n'a pas manqué de rappeler que la charte est “équilibrée” et dont la philosophie est qu'un conflit interne ne se résout que par la réconciliation, à l'image de l'expérience vécue par les Américains lors de la guerre civile, en Irlande avec l'IRA ou encore en Espagne face à l'ETA, a indiqué qu'entre 700 et 800 terroristes écument aujourd'hui les maquis. “Mais, a-t-il précisé, il y a quatre à cinq manifestations par jour, généralement des cas de racket (…) et puis il y a de moins en moins d'attentats”. Selon lui, ces actes portent toujours la griffe “terroriste” en ce sens que l'obédience des auteurs est connue, à savoir le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat). L'activité terroriste reste essentiellement confinée à Boumerdès, Tizi Ouzou, Jijel, Batna et à Chlef, où subsistent encore quelques résidus du GIA, a-t-il ajouté. Quant au nombre des redditions enregistrées depuis le référendum sur la charte, le représentant de l'Exécutif le situe, sans autre précision, entre 50 et 100 individus. Cependant, la mise en application de la charte n'exempte pas l'Etat algérien de la poursuite de la lutte contre le terrorisme. “L'Etat ne démissionnera pas de sa lutte antiterroriste”, a-t-il dit non sans concéder que celle-ci peut “durer des années”. L'Etat est-il préparé en cas de recrudescence du terrorisme à la faveur des libérations opérées ? “L'Etat a suffisamment de moyens pour connaître les comportements des gens, mais la meilleure arme reste la loi !” comme pour prévenir qu'elle sera appliquée dans toute sa rigueur.
La société est également sollicitée par le ministre pour prévenir le risque d'un éventuel retour “à la case départ”. “Les services de l'Etat sont capables (…) après les succès enregistrés sur le terrorisme, mais la société doit s'impliquer. La charte a bénéficié de son appui, elle doit s'engager à la respecter”, a-t-il rappelé. D'ailleurs même les repentis sont “les bienvenus” pour prêcher la bonne parole. Quant à ceux qui sont hostiles à la charte, Zerhouni rappelle qu'il “respecte leurs opinions”, mais que ceux-ci ne doivent pas oublier qu'“ils sont minoritaires”. Bref, le ministre escompte qu'on va dépasser “l'ère du terrorisme”.
“Les Anglais ont refusé de livrer Khalifa”
Interrogé sur l'extradition d'Algériens détenus en Grande-Bretagne, M. Zerhouni a rappelé l'inexistence de convention d'extradition entre les deux pays, soulignant que celle-ci “ne doit pas être sélective”, citant l'exemple du refus des autorités britanniques d'extrader Abdelmoumen Khalifa. “Comment coopérer sur des questions de terrorisme, alors que dans le droit commun, on a fait une demande d'extradition de Khalifa et on n'a pas pu l'avoir ?” Quant aux éventuelles demandes qui seraient formulées par d'autres pays pour certains terroristes qui viennent d'être libérés, le ministre a laissé entendre qu'elles seront étudiées. “C'est un cas de souveraineté, (…) ; si c'est en conformité avec la charte, oui, sinon on verra au cas par cas.”
“Levée de l'état d'urgence : pas avant la fin du terrorisme”
Devenue lancinante depuis quelques années, la question de la levée de l'état d'urgence a été aussi abordée lors de l'émission. Et comme de coutume, il a laissé entendre qu'elle ne sera pas réglée de sitôt.
Du moins pas avant l'extinction de la menace terroriste. “C'est un instrument de coordination entre l'armée et la police. Tant que restera une activité terroriste, on ne va pas le lever”, a justifié Zerhouni qui assure toutefois que l'état d'urgence ne gêne pas les libertés publiques et individuelles. “On n'a jamais pris de décision dans le cadre de l'état d'urgence. C'est vrai qu'on a eu quelques problèmes avec la presse, mais ça n'a pas été fait dans ce cadre”. “C'est loin du Patriotic Act”, a-t-il dit, en référence au dispositif sécuritaire adopté aux Etats-Unis au lendemain des attentats du 11 septembre.
Par ailleurs, il a indiqué qu'“il n'y a pas d'opération mains propres à la DGSN”, après l'arrestation de certains agents accusés de corruption. “On a réagi en application à la loi même quand il s'était agi d'un wali”, en référence au wali de Blida, incarcéré. “Mais nous ne faisons pas la chasse aux sorcières”, a-t-il assuré en révélant, toutefois, qu'une centaine de policiers ont été sanctionnés.
Sur un autre registre, le ministre a annoncé que les codes communal et de wilaya devraient être adoptés avant la fin de l'année en cours, tandis que le problème de l'immigration clandestine est dû “à la difficulté de contrôler sur le terrain”.
Enfin, à une question sur son état de santé qui avait alimenté la rumeur, le numéro deux de l'Exécutif s'est dit “se sentir beaucoup mieux, en meilleure santé et qu'il était en mesure d'apporter davantage à la République”.
KARIM KEBIR


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