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“Les Touareg ont repoussé la France pendant un siècle”
La société targuie et la présence coloniale, thème d'une table ronde au SILA
Publié dans Liberté le 05 - 11 - 2006

Les intervenants à ce débat déplorent que “les archives aient toutes été emportées” par l'autorité coloniale.
Comment la communauté targuie a-t-elle vécu la période coloniale ? Comment la France est-elle venue à bout de la résistance des tribus des Ajjer et du Hoggar ? Comment a évolué la société targuie après l'Indépendance et que reste-t-il aujourd'hui des structures traditionnelles des Touareg ? Autant de questions auxquelles s'est évertué à répondre Hassan Marmouri, brillant intellectuel targui spécialisé en sociologie culturelle, et qui a de nombreux travaux à son actif consacrés justement à la société targuie. Une société qu'il connaît parfaitement, lui l'enfant de Djanet et natif du ksar d'Azelouaz, dans la ville de Bali.
“Il a fallu un siècle à l'empire colonial pour occuper le Sahara”, dira le conférencier, invité du café littéraire du Salon international du livre pour une table ronde autour du thème : “Les Touareg entre pouvoir traditionnel et administration coloniale”, et à laquelle ont pris part d'autres chercheurs et universitaires à l'instar de Mohamed-Arezki Ferad et de Larbi Ould Khelifa (modérateur).
Soulignant l'indigence des études coloniales sur la société targuie, il fera remarquer la difficulté des scientifiques à accéder aux archives écrites, celles des voyageurs, des missionnaires et des officiers de la “conquête”. “Les archives ont toutes été emportées par l'armée française”, affirme-t-il. Une carence que devaient pallier les sources orales et autres canaux de la mémoire collective. “Au reste, les études européennes restent incomplètes et superficielles”, souligne pour sa part Arezki Ferad, avant de lancer : “Il a fallu attendre l'Indépendance pour voir des recherches nationales pénétrer en profondeur la société targuie”. Abderezak Ferad relèvera comment la communauté targuie a vaillamment résisté aux campagnes militaires coloniales comme celles de 1886, 1889 et 1895 où les troupes des envahisseurs seront vaillamment repoussées.
Corroborant ces assertions, Hassan Marmouri indiquera que la France avait un besoin crucial d'envahir le Sahara en tant que position stratégique et zone de ralliement entre ses colonies du nord et ses colonies du sud. Disséquant le rapport entre l'administration coloniale et le pouvoir traditionnel targui, il
dira : “L'administration coloniale a usé de trois moyens pour soumettre les tribus touareg : la force, l'espionnage et la diplomatie.” Et d'ajouter : “L'administration coloniale a multiplié les assauts contre le pouvoir traditionnel si bien que ce dernier est devenu une coquille vide.” Mais le sociologue insiste sur la résistance qui s'était organisée autour de l'identité targuie et des structures sociales traditionnelles des Touareg.
Au passage, il attirera l'attention sur le fait que les chercheurs occidentaux se sont totalement fourvoyés en “plaquant” sur la société targuie les paradigmes de la sociologie occidentale. “Ils ont appréhendé la société targuie en termes de société de classes, avec ses bourgeois et ses parias”, dira-t-il. En ce qui le concerne, il confie avoir opté pour le modèle “khaldounien” en se basant sur le concept de “açabiya” pour expliquer les soubassements socio-historiques de la communauté targuie. Il précisera toutefois que la structure du pouvoir n'obéit guère aux règles prévalant dans les sociétés arabes, indiquant que la passation du pouvoir est de type “khalaoui”, de “khal”, oncle maternel. “Contrairement aux monarchies arabes où c'est le fils qui succède au père, ici, la transmission du pouvoir se fait en suivant les branches issues de la mère”, note-t-il en expliquant que “c'est le fils de la sœur qui hérite et non le descendant mâle direct”. Hassan Marmouri ajoutera que “les tribus étaient organisées sous forme de confédérations. Le chef suprême des confédérations était l'aménokal. Le pouvoir exécutif targui était constitué des notables de la tribu présidés par l'amenokal, secondé par un amghar”.
Après 1962, des changements inévitables ont atteint la société targuie, constate le conférencier. “Le nomadisme est en baisse constante”, relève-t-il, avant de souligner : “Mais il faut savoir que la société targuie a toujours été constituée de sédentaires et de nomades. Djanet par exemple a été bâtie il y a neuf siècles.”
En réponse à une question sur le rôle des missionnaires, il évoquera ce qu'il appelle la “conquête spirituelle” en s'appesantissant sur la campagne de christianisation du très emblématique Charles de Foucauld. Et d'établir que les missionnaires ont “lamentablement échoué” si bien qu'“aucun converti n'a été enregistré, et le Père Foucauld devait faire ses messes seul”.
M. B.


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