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Les traites en blanc, Mohamed Ali et le PV de police
Révélations dans le procès de la BCIA
Publié dans Liberté le 06 - 02 - 2007

Au fur et à mesure des auditions, des interrogatoires, des contre-interrogatoires, et du passage des prévenus à la barre, une impression première est en train de se dégager du procès de la BCIA. Un compartimentage des rôles et une hiérarchisation des responsabilités prennent corps avec une distinction de cinq grands pôles représentés parmi le box des accusés. La Banque commerciale et industrielle d'Algérie avec ses premiers responsables, le P-DG et le DR absents des débats, les gros importateurs, les grossistes et les prête-noms d'un côté, et de l'autre, les responsables d'agences BEA à Oran (Yougoslavie) et Sig. Accusés de dilapidation de deniers publics et de complicité, ces parties se rejettent la responsabilité et les audiences se poursuivent avec leurs lots de révélation, d'accusation, d'affirmation et de négation.
Hier, c'était au tour de Ouala Abderrezak, patron de trois sociétés, la société éponyme, Codiplor, au nom de son épouse, et SCTO, spécialisées dans la distribution du sucre et des céréales, d'être entendu. Il est accusé de complicité de dilapidation de deniers publics estimés à 533 milliards de centimes. Selon l'accusation, il est reproché à l'accusé d'avoir servi d'intermédiaire entre des clients et la BCIA. Des dépositions de Belarbi Mokhtar, Chibane Bouziane, Akoul Cherif et Lazreg Abdallah, devant le juge instructeur, il ressort de leurs déclarations que ces derniers ont signé des traites en blanc au profit de Ouala contre 10 millions de centimes pour chaque traite. Ouala réfutera en bloc ces accusations.
De ses liens avec la BCIA, l'inculpé affirmera qu'il a dirigé des commerçants vers Sotrapla et non vers la banque privée. “Et même si je les avais orientés vers la BCIA, ce n'est pas une infraction. De toute façon, la banque avait ses propres démarcheurs”, ajoutera-t-il. Dans ses réponses, Ouala se trouvera en contradiction avec ses premières dépositions faites durant l'instruction ce que relèvera le représentant du ministère public. “C'est que j'ai du mal à m'exprimer”, se justifiera l'accusé. Le président du tribunal fera remarquer à Ouala une opération de vente de 3 000 tonnes de sucre, d'un montant de 11 milliards de centimes, de la société Ouala à Codiplor payée avec une traite avalisée par la BCIA et escomptée par la BEA, agence 74 d'Oran. Des 40 milliards de centimes de traites escomptées sur son compte au lieu de celui de Addou Samir, il répondra que c'était suite à une erreur qui a été réparée après qu'il eut été convoqué par la BEA. “C'est ce que j'ai fait, au bout de quinze jours, puis on m'a remis une attestation.” Adda Larbi, le directeur de l'agence BEA d'Oran “Yougoslavie” est rappelé à la barre pour expliquer une telle erreur et la pratique de l'ordre de virement permanent.
Belazreg Abdallah est le deuxième accusé à passer. Son témoignage est émaillé de révélations et de statut de “victime et plaignant” ; il s'interroge toujours sur le comment et le pourquoi de son incarcération. Comme les autres, il détaillera son CV commercial et les circonstances qui l'ont poussé à travailler avec Sotrapla. “J'ai rencontré Ouala à la BCIA à Gambetta où je m'étais rendu pour ouvrir un compte.” Ouala, après l'avoir informé qu'il ne travaillait plus dans le sucre, l'oriente vers Sotrapla. De fil en aiguille, Belazreg se voit ouvrir un crédit auprès de la BCIA sous forme de traites. “J'ai signé une première traite au nom de Sotrapla, d'un montant de 12 milliards de centimes, pour l'acquisition de sucre. Mohamed Ali Kharroubi m'a demandé de signer une autre, en blanc, au cas où surviendrait une erreur, ce que j'ai fait”, racontera-t-il.
Belazreg, appelé en catastrophe par le directeur régional de la BCIA, est confronté aux affirmations de ce dernier. “J'ai rencontré à la banque plusieurs clients de Sotrapla, et Mohamed Ali nous a demandé de signer des oppositions contre les traites pour la non-réception de notre marchandise parce que le fournisseur, Addou Samir, à pris la fuite à l'étranger, emportant avec lui leur argent.” Les oppositions sont rédigées et signées, mais deux jours plus tard, “j'ai rencontré Addou à la BCIA, ce qui m'a étonné, le pensant en fuite, il m'a alors affirmé que l'argent était dans mon compte et que les retards de livraison étaient dus à des problèmes d'approvisionnement auprès de son fournisseur en Belgique.” Belazreg demande audience auprès de Mohamed Ali mais c'est son frère Badreddine qui le reçoit. “Il m'a insulté en m'exigeant de restituer les crédits.”
Floué, il dépose une plainte au niveau de la police. “J'ai été entendu par l'adjoint de Mokrani, en présence du commissaire de la BEF.” Les convocations se succèdent jusqu'au jour où il est arrêté par la police à Mascara et transféré sur Oran.
Des six traites évoquées par le juge, le prévenu reconnaîtra en avoir signé deux au profit de Sotrapla et niera avoir connaissance de l'existence des quatre autres au profit de Reffas et d'une tierce personne. “Les autres sont peut-être celles que j'ai signées en blanc alors que pour Reffas je ne l'ai connu qu'une fois en prison”, se défendra-t-il. “Je suis le premier à avoir porté plainte dans cette affaire et le PV de la police n'est pas celui que j'ai signé”, dira-t-il.
SAID OUSSAD


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