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Mémoire, repentance et faux-fuyants
Le nouveau président français et la guerre d'Algérie
Publié dans Liberté le 08 - 05 - 2007

La repentance, quel joli mot ! M. Sarkozy en use et en abuse en bon politicien pour glisser doucereusement vers l'extreme droite, soucieux qu'il était de ramasser sur le chemin d'embûches les nostalgiques de l'Algérie française.
Il n'y a pas dans cette frange que les harkis ou que les ex-OAS, il y a aussi ceux que Le Pen a formatés depuis son apparition sur la scène politique française, il y a enfin ceux que la simple évocation du mot “Algérie” risque de leur provoquer quelques allergies. À tous ces nostalgiques, peut-être faudrait-il leur rappeler que nous avons non pas effacé mais digéré de ce côté, dans la vaste Algérie de nos ancêtres, tous les aléas d'une guerre atroce, toutes les souffrances d'une chevauchée génocidaire et même gravé dans les consciences libres tous les aléas d'une “mission” qui se voulait — par un effet d'outrecuidance — “civilisatrice”. Ces palinodies — on le sait — ont connu un brusque arrêt à mettre au compte d'une subtile lucidité de Jacques Chirac par un retour à la raison et pas seulement à la raison d'Etat.
Pourtant, l'histoire contemporaine des relations entre Alger et Paris aurait dû se suffire des affirmations fortes qui l'ont pavée. N'est-ce pas en effet Houari Boumediene qui déclarait devant Giscard d'Estaing, en avril 1975, que la page (douloureuse) “était tournée mais non déchirée” en réponse à la fameuse phrase de “la France historique qui salue l'Algérie indépendante”.
N'est-ce pas également Abdelaziz Bouteflika qui déclarait en 2000 devant la représentation nationale française, et on ne peut plus solennellement, que “(…) de véritables institutions comme l'Eglise, des Etats aussi vieux (que la France) n'hésitent pas aujourd'hui à confesser les erreurs et parfois les crimes, les plus iniques, qui ont, à un moment ou un autre, terni leur passé. De Galiléo Galilée à la Shoah, qui fit vaciller sur ses bases la condition humaine, toutes ces mises à plat de l'Histoire sont une contribution inappréciable à l'éthique de notre temps”.
Alors aujourd'hui, pourquoi mettre ou oser mettre le terme repentance dans la première déclaration politique du nouveau président français ?
La réponse idoine est que cela peut calmer la droite orthodoxe. Plus prosaïquement, Nicolas Sarkozy tente de préparer un agenda futur en esquivant de manière délétère la grande question des crimes français en Algérie. Par exemple puisqu'on y est, celle des pogroms du 8 Mai 1945. Astuce qui ne saurait tromper personne. Reste qu'il faille quand même rafraîchir quelques esprits et demander alors pourquoi ce qui serait valable pour l'Allemagne (face à la France, entre autres) ne le serait-il pas pour celle-ci dès qu'il s'agit de l'Algérie. Mais aujourd'hui ou plutôt demain quand tout changera dans l'échiquier politique de la France, il faudra bien se résoudre à poser ou à reposer l'équation. On n'efface pas derechef l'Histoire à coups d'humeur. L'échappatoire pour “la laisser aux seuls historiens” ne dédouane pas totalement de la symbolique qui fut l'exemple, celle de De Gaulle avec Adenauer, encore celle de Giscard d'Estaing avec Helmut Schmidt, enfin celle de Mitterrand avec Kohl. Parfois de simples images remplacent des mots. Et d'ici, de cette terre de libérateurs qui ont conquis leur droit à la liberté et à la dignité comme les Français l'ont fait face aux nazis (parfois avec du sang algérien versé pour cette cause), les politiciens français devraient se garder de verser dans l'anathème ou les faux-fuyants ; un jour ou l'autre, l'Histoire aura besoin d'une juste réhabilitation. Aux politiques de lui trouver son habillage et là aussi la sémantique prendra toute sa plénitude à côté bien évidemment de la force de la symbolique. Tant il est vrai que pour assumer l'avenir, il ne faut jamais occulter le passé, fut-il douloureux. Sarkozy rompu qu'il est aux arcanes politiques le sait mieux que quiconque.
S'il ne renie pas (et pour cause) la Shoah, fera-t-il un effort au nom du devoir de mémoire pour ne pas aussi occulter une réalité froide de l'Histoire enfouie et l'assumer en tant que telle pour aller ensemble vers le grand projet méditerranéen qu'il compte lancer. Et ce projet est-il possible sans solder tout ?
Sans déclaration de repentance — personne ne l'a demandée à la France —, mais avec imagination et résolution pour écrire d'autres pages, moins sombres mais plus généreuses dans les idées et les convictions.
M. N.


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