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Ce qui va changer dans les mosquées algériennes
Tenues afghane et saoudienne interdites, discours extrémiste banni
Publié dans Liberté le 04 - 07 - 2007

Une commission composée de 38 membres est mise en place pour émettre de nouveaux textes qui définiront rigoureusement les obligations professionnelles des imams et leur mode de rémunération. Il s'agit en fait de mettre de l'ordre dans la mosquée algérienne, après des années d'anarchie et de dérives.
Le statut des hommes de culte en Algérie sera bientôt révisé. C'est le ministère des Affaires religieuses qui a décidé de revoir le statut de ce personnel spécifique (les imams, les enseignants coraniques, les agents des waqfs, les inspecteurs…) la semaine dernière en instituant une commission de 38 membres. Composée de cadres (directeurs centraux aux affaires religieuses, directeurs de wilaya, directeurs d'institutions sous tutelle à l'image du Centre culturel islamique, de l'Institut de formation religieuse), cette structure installée à Dar El-Imam à El-Mohammadia devra en l'espace d'une dizaine de jours, au grand maximum, élaborer un nouveau texte des hommes de culte en Algérie, note une source proche de ce dossier.
Cette révision, qui entre dans le cadre d'une stratégie globale adoptée par le département de Abdallah Ghoulamallah, intervient dans un contexte particulier. “Maintenant que le terrorisme est derrière nous, nous devons réorganiser notre secteur dans la sérénité en définissant de nouvelles règles de fonctionnement liées aux lieux de culte, à son personnel et à leurs encadreurs pour les extraires de tout extrémisme religieux”, note notre source. Cette révision survient également suite à la révision du statut général de la Fonction publique. L'article 3 de ce statut fixe certains principes aux hommes de culte. Il s'agit entre autres de la non-adhésion à des associations ou organisations à caractère politique, le non-recours à la grève, le respect de la référence religieuse officielle.
L'imam doit être cultivé et son habit algérien
Le statut de l'imam bénéficiera d'une attention particulière de la part des membres de la commission des 38. C'est une orientation du ministre des Affaires religieuses qui entend entourer le statut de cet homme de culte d'un maximum de garde-fous. C'est ainsi qu'une insistance particulière a été accordée à l'habit de l'imam. “Actuellement au niveau des mosquées, nous trouvons des imams habillés comme des Afghans, d'autres comme des Saoudiens alors que nous sommes en Algérie et pas dans ces pays”, indique notre source qui notera qu'à travers ce nouveau projet de statut, il sera institué l'obligation de porter un habit algérien. “Nous sommes un pays totalement souverain qui a ses traditions, sa culture et ses références et nos imams doivent copier la tenue de nos grand-pères et ancêtres d'Algérie et pas d'ailleurs”, nous explique-t-on.
Le niveau d'instruction des imams est également un élément-clé dans le futur statut. Retenant les leçons de la période du terrorisme où des charlatans se substituaient aux imams convaincus de la noblesse de leur mission, le département de Ghoulamallah se veut là aussi très intransigeant en étant exigeant sur le profil de l'Imam. “L'imam ne doit pas être seulement un homme de religion et de culte, il doit aussi être une personne cultivée, tolérante et modérée”, note notre source expliquant que “l'imam doit suivre régulièrement des séminaires de formation, suivre ce qui se déroule dans les autres secteurs d'activité et doit également être aux faits de l'actualité nationale”. C'est de cette façon et de cette façon seulement que nous aurons affaire à des imams ouverts et à même d'exercer leur mission dans le cadre du respect des nobles principes de l'Islam, nous explique-t-on.
Les inspecteurs des affaires religieuses seront assermentés
Les inspecteurs des affaires religieuses seront désormais assermentés. C'est une importante orientation du ministère des Affaires religieuses en direction des animateurs de la commissions des 38. “L'inspecteur des affaires religieuses, qui a une mission de contrôle très sensible et dangereuse, n'est pas assermenté”, constate notre source non sans évoquer les inconvénients d'une telle situation. “Imaginez un inspecteur des affaires religieuses qui effectue une visite inopinée dans un lieu de culte et trouve un imam en train de faire un prêche incendiaire par exemple. Il lui fait un procès-verbal. Mais comme il n'est pas assermenté, son procès-verbal n'a pas un poids juridique, il est considéré donc sans grande valeur”, a-t-il expliqué pour illustrer les choses. C'est pour cela que désormais, les inspecteurs des affaires religieuses seront assermentés à l'image des agents des douanes et leurs procès-verbaux auront un poids juridique à l'image des auxiliaires de justice (huissiers de justice, notaires). Cette nouveauté sera déterminante en cas de procès contre des hommes de culte accusés de dépassements dans l'exercice de leur fonction.
Révision de l'organigramme des postes, des grades et des primes
La révision du statut des hommes de culte concernera, également, une remise en cause de l'actuel organigramme des grades et des postes de travail. “C'est dans le but de s'adapter aux exigences de la mosquée et à la précision dans les tâches à exécuter en son sein et à leur hiérarchie que nous avons pensé à cette révision”, nous indique-t-on de source sûre. Il sera question dans les faits de l'élaboration d'une nomenclature complète concernant le listing des postes de travail dans ce secteur. La liste de ces postes, qui été au nombre de dix, passera à dix-neuf à la faveur de cette révision avec une hiérarchie bien définie des postes. Ces derniers seront institués en fonction de la responsabilité et de l'importance de leurs tâches.
À ce sujet, les imams, dotés de deux grades uniquement dans l'actuel organigramme, auront à la lumière de ce nouveau statut cinq grades au total. Les nouveaux grades seront institués en fonction du niveau d'instruction de ces imams. Une remise en cause du régime des primes liées à cette nouvelle classification des postes et grades sera également instituée. Une révision de la carte de formation religieuse est également au programme des travaux des animateurs de la commission des 38. Leur mission sur cette question sera de redéfinir “les statuts, les diplômes et les programmes de formation dispensés par les instituts de formation religieuses”, explique notre source. L'argument avancé pour justifier cette révision est liée à l'importance de la formation dispensée aux hommes de culte. “Nous avons tenu compte de la période du terrorisme, de l'extrémisme religieux et de tous les travers et dérives qui peuvent être faits au nom de la religion”, note notre interlocuteur.
Un conseil scientifique chargé des sanctions
La sanction ne sera pas omise dans les dépassements liés à l'exercice du travail des hommes de culte. “On ne peut imaginer l'absence de sanctions quand il y a dérives surtout qu'il s'agit d'un domaine très sensible et dangereux”, note notre source expliquant que les sanctions seront l'émanation d'un conseil scientifique représentant, en fait, un conseil de discipline.
Ce conseil, qui sera mis en place dans chaque wilaya à travers l'ensemble du territoire national, sera constitué, nous dit-on, par des “universitaires, des notables de la région, des anciens imams”. Comment fonctionne ce conseil ? “Quand un imam commet une faute ou un dépassement, il est convoqué par ce conseil scientifique au niveau de sa wilaya. Dans tous les cas de figure, le conseil traite avec l'imam en le considérant comme étant une personne sage”, indique notre interlocuteur pour expliquer la démarche de ce conseil qui sera considéré comme une institution en la matière. “L'imam sera ensuite questionné sur les raisons de son prêche ou de sa fetwa et de son attitude de manière à comprendre les fondements de sa démarche. S'il arrive à convaincre le conseil scientifique de sa bonne foi les choses rentreront dans l'ordre. Mais si l'imam en question apparaît comme un élément irrécupérable ou récidivant dans ses dépassements, il fera l'objet de sanctions administratives”, nous dit-on expliquant que ces sanctions sont définies à travers la mise à pied ou le licenciement. Dans le cas d'une faute grave essentiellement définie à travers une incitation à la violence, l'imam en question fera l'objet de “poursuites judiciaires”, nous dit-on.
NADIA MELLAL


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