Il est à craindre que l'administration Bush, sortant “victorieuse” de sa guerre contre l'Irak, décide d'attaquer son voisin cubain. ll Les autorités cubaines préviennent contre les ingérences des Etats-Unis, devenues de plus en plus grandes ces dernières semaines. Au cours d'une conférence de presse organisée dimanche 20 avril, l'ambassadeur de Cuba à Alger, M. Roberto Blanco, a révélé que les Américains maintiennent un blocus économique, financier et commercial contre son pays et ce, depuis 196. Seulement, parallèlement à cet embargo, les services secrets américains, dont la CIA, ont toujours caressé le rêve de renverser le régime cubain, notamment depuis l'accession de Fidel Castro à la magistrature suprême. Le diplomate cubain a, ainsi, souligné que plus de 600 plans d'attentats et de tentatives d'assassinat ont ciblé le régime et la personne du chef de l'Etat commis par des groupes qui sont présentés comme des opposants par Washington, et qui sont “chargés de faciliter l'annexion de Cuba aux Etats-Unis”. Il a également mis en exergue les facilités financières particulièrement accordées par les officiels américains aux émigrés cubains, dont certains occupent même des postes de responsabilité dans l'administration US. M. Blanco a, par ailleurs, informé d'un rapport établi récemment par la première puissance mondiale et publié le 31 mars dernier, consacrant à Cuba des “pages d'infamies et de mensonges”. Il a aussi indiqué que les autorités de la Havane soutenus par des “pays amis”, viennent de mettre en échec une motion initiée par les Etats-Unis remettant en cause la situation des droits de l'homme à Cuba, avec l'arrière-pensée de s'immiscer dans les affaires internes, qui relèvent pourtant de “la souveraineté nationale”, du “droit à l'indépendance”, contenus dans la charte des Nations unies et même dans la charte des Etats-Unis. Cuba a, ainsi, rejeté la demande de la commission des droits de l'homme de l'ONU, relative à la venue d'inspecteurs pour s'enquérir de la situation. Le 16 avril 2003, les autorités de la Havane ont mis en échec les visées des Américains et de leurs alliés qui auraient justifié leur démarche par l'emprisonnement et le jugement de 75 “mercenaires”, ayant des liens avec la CIA et l'administration Bush, dont onze Cubains, impliqués dans les actes terroristes, ont été exécutés. “Nous n'aimons pas fusiller les gens, mais il y a une loi qui existe pour protéger le pays, une loi en vigueur dans 70 autres pays”, a soutenu l'ambassadeur cubain, en rappelant l'existence, aux USA, de “la peine de mort, qui touche même les mineurs”. Le diplomate a en outre confié qu'un certain James Cason, chef du bureau des intérêts américains à la Havane et d'autres diplomates américains auraient versé 22 milliards de dollars pour financer une soi-disant opposante cubaine. M. Blanco a affirmé que son pays, face à ces manipulations et ingérences, face à “la propagande américaine”, doit se défendre, en luttant d'abord contre “le blocus de l'information” et le parti pris des médias de beaucoup de pays de l'Europe occidentale. Comme première étape, Cuba a initié la conférence de presse au siège de sa chancellerie à Alger, afin de donner des “informations exactes aux amis de Cuba”. H. A.