Dans sa nouvelle stratégie industrielle, le gouvernement semble tourner le dos à la privatisation tous azimuts. Un traitement spécifique est désormais accordé aux entreprises financières viables, mais souffrant d'une technologie obsolète. Le CPE (Conseil des participations de l'Etat) propose à l'ENMTP le partenariat avec les plus grands constructeurs mondiaux pour continuer à assurer sa pérennité. En déplacement, hier, à Constantine, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a rappelé que les entreprises publiques ne sont pas compétitives. Cette situation nécessite un grand effort de mise à niveau. Hier, l'hôte de Constantine était au chevet du géant étatique des matériaux des travaux publics. Une boîte issue de l'ex-Sonacom. Selon M. Temmar, cette entreprise spécialisée dans la production, la commercialisation et la maintenance d'une large gamme de produits de matériels de travaux publics a besoin d'un déclic technologique pour garder sa part sur le marché national et consolider ses parts à l'international. “En réalité, l'ENMTP ne connaît pas de problèmes financiers, mais il ne faut pas continuer de travailler avec des process et des technologies qui remontent aux années 1980”. Ajoutant que “nous sommes tenus d'aller sur le marché mondial avec des entreprises performantes et compétitives afin de s'y imposer”. À l'option de privatisation écartée par M. Temmar pour le cas de l'ENMTP, l'état, bailleur de fonds, est à la recherche de partenariat. À ce sujet, le ministre précisera qu'en plus du partenaire historique Lieber, quatre candidats étrangers ont manifesté leur intention de partenariat avec l'ENMPT. Plus regardant sur la qualité des offres, le membre du gouvernement affichera les nouvelles tendances lourdes de la nouvelle stratégie industrielle. “Nous cherchons l'intérêt national, une seule demande ne suffit pas”, a-t-il indiqué. Pour leur part et profitant de la présence du ministre en charge des investissements, les responsables de l'entreprise en question ont soulevé le problème posé par la concurrence déloyale des nouveaux entrants, notamment les Chinois, selon eux. La menace du marché d'occasion était elle aussi citée. Hier, en fin de journée, M. Temmar devait rencontrer les industriels, les universitaires de la région autour d'une table ronde. RADIA M. A.
