Le rush sur les plages de la Corniche jijelienne est une preuve que les attentats de jeudi n'ont aucun impact sur la population qui n'entend pas se laisser gâcher les vacances par des terroristes en désespoir de cause. Moins de 48 heures après l'attentat terroriste, perpétré jeudi dernier, dans la paisible localité des Aftis à Jijel et qui a fait quatre morts, les plages de la Corniche jijelienne sont toujours bandées par des centaines d'estivants venus de plusieurs régions de l'est et du sud-est du pays. Le message est clair et sans équivoques. L'Algérie de 2008 ne veut pas revivre le cauchemar des années 1990. La résistance au terrorisme est, avant d'être militaire, citoyenne. À Jijel, le GSPC vient, encore une fois, de créer les conditions objectives de son isolement et bannissement par les populations locales. Un véritable retour de manivelle ! Hier, dans le Tout-Jijel, il s'exprime par la dénonciation unanime de la barbarie terroriste et par le défi lancé par ces milliers d'estivants qui ont tenu à ne pas céder, face à la terreur, en désertant les plages. Au même moment, les éléments de l'ANP ratissent depuis jeudi les monts de Kheracha, Dar El-Oued, Guerrouche, sur les hauteurs des communes de Ziama-Mansouriah et d'El-Aouna. En opération, les forces de sécurité ont arrêté, hier, une dizaine de personnes de la localité des Aftis, soupçonnées de complicité avec les terroristes, selon nos sources. À ce sujet, l'opinion publique locale ne ménage pas les éventuels réseaux de soutien et leurs proches. On parle de trahison. Des convois militaires acheminent toujours les troupes avec armes et bagages dans le cadre de la traque lancée contre le groupe terroriste auteur de l'acte criminel. Les hélicoptères pilonnent, depuis jeudi dernier, les hauteurs des Aftis pour débusquer les hordes sanguinaires et déminer les sentiers afin de faciliter la progression des patrouilles terrestres. Au moment où nous mettons sous presse, le ratissage continue et les hélicoptères survolent les hauteurs de la localité. Hier, au niveau des Aftis où deux camps de familles sont implantés pour accueillir les estivants durant cette période des grandes vacances, l'ambiance était toujours au rendez-vous. En effet, plusieurs familles étaient là en train de passer leur journée, avec quiétude, comme à l'accoutumée. “Ce qui s'est passé jeudi dernier est du passé, les vacances continuent et rien ne peut gâcher l'ambiance qui règne dans cet espace que nous voulons comme havre de paix”, commente, toute contente, Zoubida de Tizi Ouzou. “Je découvre cet endroit paradisiaque pour la première fois et je suis très heureuse”, continue notre interlocutrice. Pour Mohamed, rencontré au niveau de la plage du Rocher noir, “passer les vacances d'été à El-Aouna est un plaisir qui n'a pas de prix. Je suis un grand habitué des plages d'El-Aouana. Je sais que des mesures de sécurité ont été prises par les concernés et du coup je suis heureux de passer un agréable séjour avec ma famille. Quant à la mort, suite aux actes terroristes lâches, elle peut nous rattraper n'importe où surtout que, finalement, notre destin est entre les mains de Dieu et non d'un quelconque fou mal inspiré”. La commune d'El-Aouana, 28 kilomètres de Jijel, site touristique incontournable, est dotée de plus de 10 camps de vacances pour les familles venant de l'est et du centre du pays. Des promoteurs locaux ont aménagé des terrains pour implanter des camps de vacance au profit des familles. À quelques jours du grand rush des estivants de l'intérieur du pays vers cette région, les préparatifs de la saison estivale battent son plein. Tout semble bien organisé et la gaieté règne en maître au niveau des belles plages et enchanteresses criques telles que la Grande-Plage, la plage du Rocher noir et celle du Challate. À Endrew, des milliers d'estivants à la recherche de divertissements et de farniente se rendent quotidiennement au parc animalier. On peut se réjouir, en plus de ses trois “s” que sont le sable, le sea et le soleil, de toutes les commodités offertes par une auberge de jeunes. Notons que plusieurs habitants d'El-Aouna louent leurs maisons et leurs appartements chaque été, afin de répondre à la forte demande des familles de l'intérieur du pays en quête de vacances au bord de la mer. Il est à rappeler qu'un projet est inscrit pour la réalisation d'un port de pêche pour combler le déficit en infrastructures de loisirs dans cette région. Mourad B. et Akila B.
