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“Nous ne retournerons pas dans ces tombeaux !”
Verte-Rive, Bordj El-Bahri
Publié dans Liberté le 26 - 05 - 2003

Installés dans des tentes de fortune, pour quelques-uns, et dans des bus pour d'autres, des centaines de citoyens souffrent le martyre depuis cinq jours.
La Verte-Rive ne sera plus ce qu'elle était ; ce joli quartier de Fort-de-l'eau, en bord de mer. Vingt-trois corps sans vie ont été retirés des décombres des trois bâtiments (150-Logements) qui se sont effondrés comme un château de cartes. Les deux dernières victimes du séisme de la catastrophe du mercredi ont été soustraites de dessous les gravats et des murs entassés les uns sur les autres, avant-hier. Les pompiers arrosaient, hier, ce qui restait des trois bâtisses à l'aide de chaux pour éviter d'abord d'éventuelles infections ensuite les mauvaises odeurs que dégagent les lambeaux de chair humaine toujours coincés sous les décombres. Dans le quartier, les habitants s'affairent à déménager pour quitter à jamais ce lieu maudit. “Nous ne retournerons plus dans ces appartements !”, nous diront les rescapés résolus “à demander des comptes à ceux qui ont construit ces bâtiments qui risquent de tomber à tout moment”. Avant-hier déjà, ils se sont présentés à l'OPGI qui a construit ces logements promotionnels pour d'abord présenter la liste des sinistrés, puis pour faire savoir aux responsables de cet organisme qu'il n'est pas question de rester à la Verte-Rive. C'est vrai, les édifices, notamment ceux des 320-Logements, qui demeurent debout ont été sérieusement atteints. La terre qui a violemment vacillé a ébranlé leurs fondations. D'importantes fissures sont visibles au niveau des rez-de-chaussée, où les murs de séparation ont été complètement écartés des piliers. Certains bâtiments sont inclinés et menacent de s'affaisser. D'ailleurs, hier, une panique générale s'est emparée soudainement des habitants qui récupéraient leurs affaires. “C'est avec amertume que nous quittons nos maisons dans lesquelles nous avons beaucoup investi”, lance un citoyen qui n'est pas prêt à retourner dans son appartement “quelles que soient les conclusions des techniciens du CTC”. “Nous ne nous laisserons plus arnaquer. Ce sont des paquets de gaufrettes qu'ils nous ont livrés, pas des maisons”, s'indigne cet habitant qui affirme, en citant des spécialistes, que “ces bâtiments ont été finalement construits sur des terrains marécageux”. Les citoyens de la Verte-Rive ne sont pas, en fait, au bout de leur peine. Ils sont abandonnés par les pouvoirs publics qui, jusqu'à hier, ne leur avaient pas encore distribué de tentes. “Hormis les services d'hygiène de la commune de Bordj El-Bahri, les autorités ne se sont guère souciées de leur cas”. “Les dons qui arrivent, disent-ils, proviennent tous de particuliers.” C'est le Dr Djenadi qui les réceptionne. C'est d'ailleurs chez lui que toutes les femmes et les enfants du quartier sont hébergés. Sa maison est tout simplement transformée en restau du cœur. Les hommes dorment dans les douches ou dans un bus qui, la nuit, est aménagé en dortoir. Si les habitants en ont gros sur le cœur, ils sont, cependant, soulagés par la solidarité que leur témoignent leurs concitoyens. C'est de la maison du Dr Djenadi que sont aussi approvisionnés les sinistrés des quartiers environnants, à savoir Bateau Cassé, Stambul et Doum, eux aussi très éprouvés par le violent séisme du mercredi.
Sur notre route vers Bordj El-Kifan, des dizaines de familles sont livrées à elles-mêmes. Elles moisissent toujours dans des tentes de fortune confectionnées à l'aide de draps, de tapis et de couvertures. Même le climat ne leur a pas fait cadeau hier. Le vent poussiéreux qui soufflait assez fortement a soulevé ces abris de misère que les infortunés locataires tentaient vainement de maintenir.
A Aïn Taya, c'est le même spectacle désolant qui s'offrait à nos yeux. Cinq jours après la catastrophe, les citoyens continuent à souffrir le martyre. Mais, comme le malheur n'arrive jamais seul, à Tidjelabine, les sinistrés sont aussi victimes de passe-droits. Au quartier des 40-Logements, les rescapés du séisme n'ont bénéficié que de trois tentes alors que les moins touchés en ont eu plusieurs. “Même les vaches ont bénéficié de tentes ici”, lâchera un habitant de cette localité visiblement révolté par “le favoritisme pratiqué par des responsables de l'APC même en ces moments de douleur”. Notre interlocuteur ne manquera pas, également, de diriger de sévères critiques envers les islamistes de Mahfoudh Nahnah qui “exploitent la détresse des citoyens pour faire de la politique, alors que ce ne sont pas eux qui font la collecte des dons, ils ne s'occupent que de leur réception”.
Cinq jours après le séisme, l'Etat n'arrive toujours pas à offrir ne serait-ce qu'un minimum de confort aux victimes. Les conditions dans lesquelles vivent les rescapés ne peuvent que nous faire rougir de honte. “Heureusement il y a le peuple”, nous dira un citoyen de Bordj El-Bahri.
S. R.


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