Cuba si. Un slogan qu'on n'hésite pas à scander. En effet, les relations algéro-cubaines ne soufrent d'aucune ambiguïté. Elles sont politiques et de portée souveraine. Elles sont caractérisées par le respect, la coopération, l'entraide et le soutien mutuel. En plus du soutien indéfectible à la cause algérienne lors de la révolution armée, au lendemain de l'indépendance et après le départ de l'encadrement médical de l'hôpital de Mostaganem, les autorités cubaines dépêchèrent, dans les jours qui suivirent la demande des Algériens, une équipe médicale pluridisciplinaire. Des experts en récupération des eaux superficielles ont apporté leur savoir-faire. C'est ainsi que des retenues collinaires furent réalisées et beaucoup d'eau récupérée, faisant le bonheur des agriculteurs des montagnes et des steppes. Leur expertise était bénéfique. Entre l'Algérie et Cuba, la relation n'a jamais eu comme indicateur incontournable l'impact économique, bien au contraire, c'est le bien-être des peuples qui a animé les décisions collégiales. Cette démarche est toujours de mise entre les deux pays. La politique entretenue entre les deux pays ne peut subir une quelconque influence de la «rentabilité économique». C'est pour cela que toutes les démarches entreprises par les deux nations sont sereines et pragmatiques. De médecins cubains en renfort La wilaya de Djelfa est l'exemple type de cette coopération et les statistiques sont là. Si aujourd'hui la DSP de la wilaya «peut» vanter les statistiques c'est d'abord grâce aux médecins cubains qui ont animé les petites polycliniques des communes rurales de la wilaya où les médecins algériens avaient refusé de pratiquer leur profession. Les chiffres de 2007, même amenuisés par la DSP, étaient très élevés : la mortalité maternelle atteignait les 44 pour 100 000 habitants et celle des enfants dépassait les 19,7 pour 1 000. Durant la période de la présence des médecins pédiatres, gynécologues, chirurgiens infantiles, aucun décès n'a été enregistré au service néonatal de l'hôpital principal de Djelfa où auparavant 13 bébés sont morts par septicémie. Les hôpitaux ophtalmiques, le summum de l'harmonie Contre vents et marées, l'hôpital de l'amitié algéro-cubaine a vu le jour en un 19 avril, une journée printanière durant laquelle les hymnes nationaux des deux pays ont été chantés en chœur par les membres de chaque délégation à la levée des couleurs des deux des deux pays. Cet hôpital a fourni des services payants durant la première période et est devenu public après une année de fonctionnement. Actuellement, il reçoit 100 000 patients par an, soit une moyenne de 600 par jour. Il a fait taire les méchantes langues. Ainsi, après l'acquisition des immeubles par l'Algérie et la prise en charge de la facturation des actes médicaux, une nouvelle tendance a vu le jour : les Algériens ne partaient plus se faire opérer en Tunisie ou en Espagne où les soins n'étaient pas garantis et la facture onéreuse. Aujourd'hui, des véhicules portant immatriculation tunisienne stationnent devant l'hôpital ophtalmique de l'amitié algéro-cubaine. Les relations entre les deux pays ne se limitent pas uniquement aux hôpitaux (Djelfa, Béchar, El-Oued, Ouargla, Tamanrasset, Tlemcen et Sétif). Elle est plurielle et se développe dans le domaine de l'oncologie, la fabrication de médicaments, et celle des sérums et vaccins. Cela n'est pas facile à réaliser, il faut de l'abnégation et surtout de l'endurance, car ce sont des marchés potentiels que les producteurs occidentaux ne lâcheront pas facilement. C'est dans ce contexte que le docteur Fidel Castro Diaz-Balart a entamé, avant-hier, une visite de travail en Algérie dans le cadre de la coopération algéro-cubaine dans le domaine de la recherche scientifique. Cette visite «qui revêt un caractère scientifique vise à prendre connaissance des domaines de la recherche scientifique en Algérie», a précisé le docteur Castro.