A l'occasion de la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, tous les événements ayant jalonné l'histoire de notre pays sont décryptés avec la plus grande des intentions pour donner plus de consistance à cette date majeure. Après le 5 juillet et le 17 octobre, l'Union des universitaires algériens et franco-algériens (UFAC) a tenu de clôturer l'année 2011 par le souvenir et la commémoration du 11 Décembre 1960, en organisant un dîner-débat au vieux port de Marseille, au restaurant «Le Djurdjura». Cette rencontre fut également une occasion de présenter le projet de lancement d'une chaîne de télévision internationale pilotée par le quotidien Echorouk El Yaoumi, un journal arabophone algérien, en présence de son PDG, M. Ali Foudil. Le président de l'UFAC, M. Abdelkader Haddouche, a, après avoir souhaité la bienvenue à ses convives, notamment le représentant du consulat d'Algérie à Marseille, Djamel Zerkani, le consul général adjoint, M. Slimane Azzoug, un opérateur économique mais également une figure politique locale, des femmes, des moudjahidine, ders universitaires, des acteurs associatifs et économiques et des citoyens, invité à observer une minute de silence en hommage aux martyrs de la révolution. Dans son discours d'ouverture, le président de l'UFAC a mis l'accent sur l'importance du droit de mémoire, d'où la commémoration de tous les événements liés à la guerre et à la diplomatie d'avant l'indépendance de l'Algérie. A cet effet, dira-t-il, «le 11 Décembre 1960 est un événement historique de la révolution algérienne». Des manifestations populaires ont eu lieu à cette époque pour contrecarrer le travail psychologique déployé par l'administration coloniale. Ces manifestations, qui se sont déclenchées à Alger, ont gagné ensuite la plupart des villes et des régions du pays. Toute la population, enfants, jeunes, femmes et vieillards, a pris part à cette très grande démonstration du peuple algérien qui a refusé le joug de la colonisation, une réaction populaire massive contre les opérations de ratissage militaires dans les villages et dans les montagnes, contre les actes d'oppression et les colons qui usaient impunément de violence en procédant à la liquidation physique des citoyens, faisant fi des lois internationales et des droits civiques. Les manifestants ont prouvé que ni la force ni les récompenses ne peuvent venir à bout des aspirations du peuple algérien à sa liberté et à son indépendance. Ces manifestations populaires ont montré la force de la révolution algérienne, son authenticité populaire et l'adhésion du peuple tout entier. Evoquer aujourd'hui le 11 Décembre 1960, c'est mettre en relief la détermination d'un peuple, sa prise de conscience à vouloir se libérer du joug du colonialisme. Malgré toute la répression et le génocide perpétré par l'armée française, le peuple algérien, grâce à sa maturité politique, a déjoué les manœuvres de la France coloniale en ce 11 décembre 1960, dont le plan consistait à mettre sur le «coup» une troisième force représentative pour négocier au nom du peuple algérien. Le peuple algérien a donc démontré qu'il n'était pas dupe en déjouant ce complot préparé par le gouvernement colonial en criant son attachement au GPRA comme étant le seul interlocuteur valable. Comprenant que ses plans étaient déjoués, l'armée française tenta vainement d'arrêter l'étendue de cette manifestation durant cette journée qui a dépassé l'objectif assigné en tirant sur la foule à bout partout faisant beaucoup de morts et de blessés. Ce poids considérable avait permis de mettre en relief le GPRA sur la scène internationale comme seul représentant du peuple algérien, et toutes les propagandes de l'Algérie française prêchées se sont effondrées et après la motion de l'ONU en date du 20 décembre 1960, la représentativité de GPRA ne fut plus remise en question. C'est là l'esprit de la commémoration du 51e anniversaire de ces manifestations populaires du 11 Décembre 1960, avec toutes ses dimensions et ses significations car elles étaient et demeurent l'un des événements les plus marquants de l'histoire de la lutte héroïque du peuple algérien qui furent aussi un coup dur pour la stratégie et les plans d'invasion qui visaient l'anéantissement des forces militaires et morales de la révolution algérienne afin de liquider l'ALN et le FLN et de briser le moral du peuple. «Vive l'Algérie et gloire à ses martyrs !» La parole fut ensuite donnée à différents intervenants, notamment M. Slimane Azzoug, qui, après avoir remercié les organisateurs de l'avoir invité à participer à cette rencontre, a rappelé qu'en étant un enfant d'immigré, son cœur est toujours tourné vers l'Algérie : « Je salue la présence de la représentation du consulat algérien, ce qui me fait énormément plaisir, et de tous les militants algériens qui vivent en France». Concernant le projet de lancement de la chaîne TV, il dira en substance : «Je suis à 100 % d'accord avec cette initiative pour que la parole des immigrés soit enfin entendue par les autorités algériennes de façon à ce que l'on puisse participer d'une rive à l'autre au progrès de notre pays l'Algérie». Et de poursuivre : «J'ai eu déjà l'expérience de participer à d'autres ouvertures d'antennes ici en France, mais malheureusement non concluantes. Aujourd'hui, l'idée vient des Algériens et je suis tout à fait d'accord de m'investir dans cette action susceptible de mettre davantage, en valeur les Algériens de France, une manière afin qu'on ait une écoute et un suivi de nos vies en France». M. Ali Timizar, président de l'Association des commerçants et artisans de proximité Marseille-Méditerranée (ACAPMM), qui fut dans la matinée à l'origine de l'inauguration d'une place baptisée Louise Michel, une rebelle contre le système français colonial, a encouragé l'initiative tout en mettant en garde les initiateurs contre toute forme de dérapage et autre récupération. Il a émis le vœu que si le projet venait à se concrétiser, de voir le milieu associatif entièrement impliqué dans les grilles de programmation et pourquoi pas lui réservant une plage horaire.