Les habitants de plusieurs quartiers de Constantine se demandent si réellement il y a des structures qui veillent à leur prise en charge. Ces populations se découvrent sinistrées et ne peuvent même pas accéder aux choses élémentaires. Même si ces produits sont soutenus par l'Etat comme le pain et le lait en sachet, on ne comprend pas comment ces individus qui se permettent d'augmenter les prix sans que les services concernés ne réagissent pas. On ne va aller plus loin que dans cette immense cité Boussouf située à quelques centaines de mètres de la direction du commerce et du contrôle des prix où la situation des ménages se complique de plus en plus. Le sachet de lait est librement vendu dans toutes les épiceries à raison de 40 DA depuis déjà deux semaines. En ce qui concerne le pain, il se trouve que l'une des deux boulangerie ne sert plus ses clients en raison, est-il prétendu, de l'absence des travailleurs qui seraient bloqués par la neige. On trouve cependant ce pain dans des épiceries qui le vendent à 20 DA la baguette. Inutile de dire que ces épiceries doivent en principe être interdites de pratiquer un tel commerce. Mais interdites par qui ? La police n'existe pas dans cette cité où tous les méfaits sont pratiqués à ciel ouvert. Les contrôleurs des prix ne sont pas visibles sinon ils auraient saisi toutes les quantités de lait livrées à profusion. Ils doivent impérativement le faire et le responsable du secteur doit absolument cesser de faire des déclarations reproduites avec mépris par un journal et à travers lesquelles ce responsable estime que «la question du pain ne se pose pas puisqu'il n'y a pas eu de tension sur ce produit, et la production et la commercialisation n'ont pas connu de rupture notable». Ce genre de commentaire complètement déraisonnable n'annonce aucune amélioration des pénibles conditions du citoyen. D'ailleurs, il n'est pas le seul à avoir un caractère insultant puisque à tous les niveaux, c'est le même constat de défaillance généralisée. Ce responsable refuse de croire qu'il y a spéculation sur le pain, le lait, le gaz butane, la pomme de terre et ainsi de suite. Comme si aucune institution étatique n'existait. Une amère réalité qui ne fait que souligner l'échec d'une gouvernance en flagrant manque de compétence. N'est-ce pas désespérant que de hauts responsables avouent ne pas avoir prévu une demande aussi importante de gaz butane au moment où la moitié de la population est menacée de mourir gelée ? Comment ne pas se révolter quand la pomme de terre est cotée à 90 DA le kilogramme ? Comment accepter que l'on enregistre une augmentation de 100 % sur le sachet de lait. Une honteuse démagogie est pratiquée par certaines personnes qui n'ont rien à voir avec les secteurs vitaux qui leur sont confiés et sans jamais présenter le bilan de leur gestion.