On a eu quand même droit à d'excellentes affiches de football durant cette saison en Algérie. La saison est en train de plier bagages et avec elle, les mauvais souvenirs d'un climat pas toujours très sportif. Cela est d'autant vrai que nous avions cru que le train du football allait entrer en gare sans frustration, ni blessés ni provocations absurdes. Il y avait un peu de tout dans ses bagages. Des ingrédients aux goûts venus d'ailleurs et qui avaient trouvé place dans l'un ou plutôt dans tous les compartiments. Un gâchis, un vrai gâchis. Notre football s'est détaché de notre culture, devenu presque un comptoir où l'on distribuait des modes d'emploi pour punir, briser l'élan d'un football qui vieillit sans avoir profité de sa jeunesse. A commencer par ceux qui avaient pour premier souci que de réaliser que des chiffres d'affaires via des sponsors qui veulent contribuer au passage de l'amateurisme à celui de professionnalisme. Mais cet examen a ses règles et ces règles ne font souvent pas bon ménage avec les stratégies des uns et des autres. Dans cette triste moisson de faits et de méfaits, il y a eu cette justice du terrain, ces hommes au sifflet facile dont certains poussent à la provocation à travers leurs coups de sifflets comme s'ils avaient voulu se faire remarquer qu'ils existaient. Alors, on se détache de cette compréhension pour se verser dans des actions qui ne justifient ni avertissement ni expulsion ni faute ni penalty pour sanctionner. Si nul n'est infaillible, l'erreur est admise et pardonnée en sport quand elle émane de la bonne foi de son auteur, mais dès qu'elle se drape du voile de la partialité manifeste, elle affiche une certaine volonté de triche contraire à toute éthique et toute religion !… Et en matière de tolérance devant une erreur d'arbitrage, il y a des seuils, disons acceptables par rapport à des fautes flagrantes qui inversent le sort d'une rencontre. Cette saison qui s'en va pour laisser place à une autre n'a pas été très équitable. Dans certaines maisons de clubs, on annonçait des départs de joueurs, d'entraîneurs puis des retours, des maintiens de X ou de Y, des hésitations, des menaces des démissions, des recrutements et des déclarations qui se multipliaient souvent au gré des humeurs. Et en attendant le football se déstabilise, il perd le nord et la balle avec. Le charme ne charme plus, la séduction ne séduit plus, fort heureusement, ils ne sont pas nombreux à s'installer dans ce climat et qui fait résister le football. L'autre affiche mise en valeur est celle des supporters qui ont opté pour d'autres couleurs, celles du Barca par exemple pour remplacer celles de leurs équipes. Il y a ceux qui veulent qualifier leurs équipes à ces clubs professionnels européens alors que d'autres réclament un marketing et une communication à la hauteur des exigences du football mondial. Les noms des clubs ont disparu pour être remplacés par ceux des grandes formations. Les dernières rencontres programmées un jour de semaine bien que ce soit 16 ou 18h, déstabiliseraient nos administrations, les fans des équipes quittent bien avant l'heure leur bureau pour rejoindre le stade. Les jeunes aussi quittent leurs établissements scolaires pour prendre place dans ces gradins alors que le stade du 5-Juillet peut bien abriter une rencontre de football tard dans la soirée. Sortant des vestiaires du pessimisme pour aller draguer l'optimisme qui est tout aussi possible au regard des compétences dont recèle notre football. Il faut croire que nos stades changeront à la rentrée de la nouvelle saison, offriront les meilleures conditions aux supporters, aux médias, que les clubs annonceraient l'élection de leur comité de supporters qui veilleront sur l'isolement et l'écrasement de la violence. Ces parasites qui empestent le public, ceux qui contribuent à dénaturer le sport, à le vider de son sens en l'infectant de comportements irresponsables et barbares. Les joueurs, quant à eux, de toutes les façons, ils sont censés savoir qu'en acceptant de pratiquer un sport donné dans un cadre bien déterminé, et ils ont dû en accepter les règles et sont de ce fait soumis au règlement le régissant. Il y a les dirigeants et entraîneurs, censés donner l'exemple et servir de modèle à leurs joueurs en premier, mais aussi à l'image du club ou du sport auxquels, ils s'identifient. Espérant que la nouvelle saison sera totalement différente, totalement nouvelle, que ce sport redevienne le sport Roi, le sport qui permettrait aux familles de trouver place dans ces gradins qui réclament aussi un autre style afin de faire cette différence, la grande différence entre hier et demain.