Avec le spectaculaire attentat «suicide» de Damas, qui a coûté la vie au ministre de la Défense et au chef des services de renseignement de Syrie, l'Occident qui avait déployé tous ses moyens séditieux sans réussite, semble avoir trouvé le bon joker pour contourner le double veto sino-russe. Un jeu qui va notamment être un prétexte à une escalade médiatique sans précédent. Cela dit, qui serait le vrai responsable de cet acte terroriste ? Dans ce contexte, le ministre de l'Information syrien, Omran Al-Zou'bi, accuse : «L'attentat terroriste qui a visé aujourd'hui le bâtiment de la sécurité nationale à Damas, est l'expression de la faillite et de la frustration des ennemis de la Syrie devant la force et la cohésion de l'armée arabe syrienne». Parlant à la TV syrienne, le ministre de l'Information a estimé que les services de renseignement des ennemis de la Syrie sont derrière l'attentat terroriste de Damas. «Tous les pays qui envoient les armes et l'argent aux groupes terroristes assument la responsabilité de ce qui s'est passé aujourd'hui à Damas», a souligné le ministre, ajoutant que ces pays sont responsables de chaque goutte de sang coulée sur la terre syrienne. «Ce qui s'est passé aujourd'hui est le dernier chapitre de la conspiration américano-israélienne contre la Syrie», a-t-il affirmé. Voyons les autres sons de cloche. Ainsi, et au lieu de condamner cet acte terroriste, le ministre britannique des AE, William Hague, s'est précipité pour dire que « la situation en Syrie échappe désormais au contrôle... et qu'il est temps de voter l'article 7», celui qui autorise une intervention militaire en Syrie. Même note du côté américain où Clinton, visiblement satisfaite de la tournure que prennent les événements, a souligné que « la guerre est aux portes du palais d'Assad» et qu'il faut voter l'article 7. «Fatalement» alignée sur les positions américano-britanniques, la France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères estime «urgent» de «trouver une transition politi- que» impliquant le départ de Bachar Al-Assad. Bref, cet attentat dont l'aspect terroriste est gommé au profit d'un vote qui devrait permettre au Conseil de sécurité de lancer une énième guerre au Moyen-Orient, cette fois en Syrie, et au risque d'impliquer la Russie. Outre la France, n'oublions pas également, la voix de l'illustrissime secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi, qui brille ces derniers temps par une sublime courtoisie. «J'ai à maintes reprises mis en garde contre la violence qui engendre la violence, élargit le champ de destruction et menace d'une guerre civile qui conduira à l'explosion de la situation non seulement en Syrie mais dans toute la région», a-t-il indiqué dans un communiqué officiel. Et qu'en pense la Russie ? M. Sergueï Lavrov, ministre russe des AE, a affirmé que Moscou est contre l'imposition de toute sanction à la Syrie, appelant les pays occidentaux à apaiser la situation au lieu de l'attiser. Dans des déclarations faites à la presse, M. Sergueï Lavrov a souligné : «Nous n'acceptons aucun recours au chapitre VII et à l'imposition des sanctions à la Syrie». Face à cette ferme position, les Occidentaux pourraient-ils outrepasser ce double véto, quitte à embraser la région ? Les prochains jours nous le diront.