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La troisième guerre mondiale pour bientôt ? (III)

En 1968, c'est à Paris que s'ouvrira la conférence qui mettra fin à la guerre du Vietnam (la guerre la plus inutile et la plus chère de l'histoire des Etats-Unis après la guerre d'Irak). Ce qui est impressionnant, c'est qu'après plus de 40 ans, ces paroles résonnent encore d'une manière originale et sont plus que jamais d'actualité concernant par exemple la guerre en Afghanistan.» (Voir aussi)
L'été suivant, le 24 juillet 1967, de Gaulle, venu rendre visite à son «ami Johnson»http://www.vigile.net/La-visite-du-... à l'occasion de l'Expo 67, lançait son «Vive le Québec libre !» depuis le balcon de l'Hôtel de ville de Montréal . À lire ce qui précède, on comprend facilement que cette déclaration était loin d'être spontanée, qu'elle était mûrement réfléchie et qu'elle procédait d'un plan bien défini. On n'est pas général pour rien. D'ailleurs, cette analyse est confirmée par un de ses intimes, Jacques Foccart, qui relate son échange avec de Gaulle le 27 juillet 1967 dans son Journal de l'Elysée paru chez Fayard en 1998 (t. I, p. 685), au cours duquel il lui aurait déclaré ceci : «Le fait est qu'un jour le Canada français deviendra une grande puissance et que nous y aurons aidé et que la France en tirera un bénéfice. Bien sûr, pas moi. Ce n'est pas pour tout de suite, bien que, du fait de notre attitude, nous ayons considérablement accéléré le processus. C'est une affaire dont l'avenir s'inscrit d'avance, et de manière certaine depuis notre action, et le développement, croyez-moi, sera beaucoup plus rapide qu'on ne le croit. [...] Il fallait le faire, c'était évident. Je savais à quoi m'en tenir à partir du moment où j'y allais. Alors on m'a dit : Ottawa... Ottawa, je m'en fous ! C'est au Canada français que je rendais visite, c'était l'essentiel. [...] J'aime mieux crever que d'aller au Canada porter un toast à la reine d'Angleterre ! Croyez-moi, j'étais bien soulagé quand ils m'ont offert l'occasion de m'en aller : j'ai sauté dessus avec bonheur. Tout cela va faire des remous, c'est sans importance. Tout cela va donner des motifs d'articles à toute cette presse infâme et avachie, aux pieds et à la botte des Américains, des Israéliens et de tous les autres, mais qui ne soutient pas la France parce qu'ils ont honte de parler de la France ou de défendre la France : tout cela est sans importance.» On connaît la réaction au Canada. Mais c'en est également trop pour Washington et pour ses alliés en France. Le Premier ministre, Georges Pompidou, ancien directeur général de la Banque Rothschild, s'inquiète de plus en plus des projets de De Gaulle. Chez les acteurs économiques, la «troisième voie» passe mal : «En sus des Américains, de Gaulle avait à dos leurs suiveurs atlantistes, de Mitterrand à Lecanuet, sans compter Jean-Jacques Servan-Schreiber [alors rédacteur en chef de l'hebdomadaire d'information L'Express et l'auteur du Défi américain, une apologie de l'Amérique] qui, en plein mois de mai, dénonçait «la dictature intellectuelle du Général qui avait tout gelé en France». Et cela dans un magazine américain : Life qui par ailleurs voyait dans l'Elysée un nid d'espions du KGB. Aux USA une campagne de presse antigaulliste d'une violence et d'une bêtise inouïes battait son plein... Participaient encore à cette curée, le ban et l'arrière ban du vichysme et de l'OAS : «mai» c'était l'occasion de régler son compte à l'homme de la France libre et au décolonisateur de l'Algérie. Sans compter les milieux d'affaires : «De Gaulle a pour opposants les mêmes gens, haute finance et classe moyenne, qui firent tomber le gouvernement Blum dans les années trente en spéculant contre le franc et en plaçant leur argent à l'étranger (écrit Hannah Arendt dans une lettre à Mary McCarty fin 68). Le tout non pas en réaction aux émeutes étudiantes, mais aux idées grandioses de De Gaulle sur la participation des travailleurs dans les entreprises»... En fait, quand on examine qui avait intérêt en 1968 à ce que la situation politique se dégrade rapidement en France, celui des Américains et de leurs «suiveurs atlantistes» est tellement évident qu'ils y ont nécessairement con-tribué s'ils n'en sont pas carrément les instigateurs, ce que les historiens finiront éventuellement par nous révéler. Après la démission de De Gaulle devant le rejet de son référendum sur la participation le 27 avril 1969 , la France retombe rapidement sous l'influence des Etats-Unis. En 1971, l'administration Nixon, enlisée dans l'aventure vietnamienne, et incapable de faire face aux dettes et aux obligations de conversion du pays, décide de dévaluer sa monnaie en supprimant sa convertibilité en or. La banque centrale des Etats-Unis (la FED) a désormais les mains libres pour monétiser la dette, avec les résultats que nous découvrons aujourd'hui. La France emprunte le même modèle en 1973 en adoptant sa loi du 3 janvier 1973 sur la Banque de France. Même modèle, même endettement catastrophique aujourd'hui. Mais si les Américains sont parvenus à reprendre le contrôle du jeu économique avec l'élimination de De Gaulle, la France n'en con-serve pas moins quelques velléités d'indépendance diplomatique à l'égard des Etats-Unis qui vont lui coûter très cher lorsqu'elle s'aventurera à les exercer, l'expérience la plus probante à cet égard étant survenue lors de son refus très spectaculaire de suivre les Etats-Unis dans sa guerre contre l'Irak. On se souviendra de l'indignation que la brillante prestation du ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, devant l'Assemblée générale des Nations Unies le 14 février 2003, avait soulevé aux Etats-Unis. La France avait alors dû affronter un boycott de ses intérêts que son patronat avait très mal vécu. «Comme par hasard », de Villepin s'était retrouvé peu de temps après au cœur d'une affaire politique tordue, l'affaire Clearstream, qui allait prendre rapidement une tournure judiciaire grave, coupant court à ses ambitions présidentielles pour 2007 et laissant la voie libre à Nicolas Sarkozy. C'est sans doute le même «hasard» qui a valu à Dominique Strauss-Kahn, brillant économiste et directeur général du FMI, quelques mois d'emprisonnement dans une prison de New York pour une pitoyable affaire de mœurs alors que son véritable crime, tout comme le Général de Gaulle en son temps, avait été de remettre en cause l'hégémonie du dollar US. Et parce qu'Israël et les Etats-Unis voguent de concert et que l'affront fait à l'un vaut pour l'autre, que penser de l'audace «irresponsable» du président Chirac qui avait accueilli en 2004 sur son territoire le chef historique des Palestiniens, Yasser Arafat, gravement malade, pour qu'il puisse s'y faire soigner, qui s'était même rendu à son chevet pour lui offrir ses vœux de rétablissement, et qui, à son décès, lui avait fait rendre les hommages de la France lors d'une cérémonie officielle à l'aérodrome militaire de Villacoublay avant de le transporter au Caire ? Heureusement pour lui, Chirac était en fin de mandat et n'était plus en mesure de nuire aux intérêts américains. On comprend dès lors beaucoup mieux comment Nicolas Sarkozy, que les Américains contrôlaient entièrement, y compris par des liens familiaux, a pu servir leurs intérêts au point même de leur permettre de se cacher derrière lui (et derrière le Canada de Harper) à certains moments, comme dans l'opération contre la Libye. Mais Sarkozy parti, ce qui surprend et déçoit sûrement une bonne partie de l'électorat de gauche en France, c'est de voir le président Hollande suivre exactement la même politique étrangère que son prédécesseur et se ranger docilement, sans le moindre bémol, dans le camp des Etats-Unis et d'Israël au Moyen-Orient. Le Canada n'a pas une histoire diplomatique aussi riche que celle de la France. Comme je l'ai souligné plus haut, sa première intervention marquante sur la scène internationale fut sa suggestion de créer les casques bleus dans la foulée de la guerre du Canal de Suez en 1956. Pour le reste, voisin des Etats-Unis, sa marge de manœuvre n'est pas très grande, ce qui n'a pas empêché l'ancien Premier ministre libéral, Pierre-Elliott Trudeau, mort en 2000, de multiplier les pieds de nez à leur endroit, en entretenant notamment des liens d'amitié avec Fidel Castro qui s'est d'ailleurs déplacé à Montréal pour ses funérailles. En 2003, le Canada n'avait pas, lui non plus, suivi les Etats-Unis dans leur engagement militaire en Irak. Le refus du Premier ministre Jean Chrétien, libéral lui aussi, était lié à des considérations bassement électoralistes. Si, dans son ensemble, l'électorat canadien était également divisé sur l'opportunité de cet engagement, la ventilation des résultats par régions donnait une tout autre image de la situation, les Québécois y étant très majoritairement opposés. La question de la participation du Canada à cette guerre était même parvenue à mobiliser à Montréal, en plein hiver, 150 000 personnes qui n'avaient pas hésité à braver un froid de -26 °C pour faire connaître leur opposition, tant la tradition pacifiste est forte au Québec. Pour des raisons sur lesquelles les Américains n'ont eu aucune influence, les libéraux allaient se retrouver à la tête d'un gouvernement minoritaire aux élections générales suivantes en 2004, et par la suite perdre le pouvoir aux mains du Parti conservateur de Stephen Harper, d'abord appelé à former un gouvernement minoritaire en 2006, puis majoritaire en 2011. Depuis son élection en 2006, Harper n'a eu de cesse d'aligner les positions canadiennes dans tous les domaines sur celles des Etats-Unis, au point même de se distinguer parfois par son excès de zèle, notamment sur la question de son soutien à Israël. Cette inféodation systématique de la France et du Canada aux intérêts des Etats-Unis et d'Israël est particulièrement intrigante, survenant à un moment où les Etats-Unis sont en perte de puissance, tant sur le plan économique que politique, une réalité si forte qu'elle ne peut échapper aux stratèges des deux pays. Cette réalité commanderait de la part de la France et du Canada une stratégie totalement différente, sauf si... Oui, sauf si les dirigeants de ces deux pays étaient au courant d'une menace si forte et si effrayante qu'elles les privait de toute marge de manœuvre et qu'elle les contraignait au soutien inconditionnel des Etats-Unis et d'Israël, et au reniement de tous les principes démocratiques sur lesquels ils sont fondés. Si
tel est le cas, on aimerait bien le savoir... Quelle menace ? Une Troisième Guerre Mondiale ? Car au rythme auquel s'accumulent, s'enchaînent et se succèdent les événements, c'est pour bientôt. (Suite et fin)


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